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Prévention du cancer : « 30% des cancers sont liés à notre alimentation »

Certains fruits, légumes et épices, consommés régulièrement voire quotidiennement, pourraient permettre de contrer le développement du cancer[CC/alexlomas]

La prévention du cancer reste aujourd’hui fortement liée à l’évolution de nos comportements alimentaires. Retour sur les moyens de prévention simples.

 

(ARCHIVES DIRECT MATIN)

 

Avoir du bon sens, une alimentation saine et raisonnée et pratiquer régulièrement une activité physique. Voilà les règles d’or de la prévention anti-cancer, "la façon la moins chère et en même temps la plus efficace de lutter contre ce fléau", rappelle ainsi le docteur David Khayat, auteur du "Vrai régime anti-cancer" (éd. Odile Jacob, 2010). S’il nous est impossible d’influer directement sur les facteurs infectieux et hormonaux qui engendrent le cancer dans 50 % des cas, l’alimentation et bien sûr le tabac font partie des facteurs que nous pouvons maîtriser : "30% des cancers sont directement ou indirectement liés à notre alimentation, ce qui ne veut pas dire qu’en changeant d’un coup notre alimentation, nous réduirons 30 % des risques. Mais nous pouvons faire plier ce risque…"

Quelques gestes simples suffiraient- ils à prévenir le cancer ? Oui, répondent certains experts pour qui la maladie n’est pas une fatalité. Moins de 15 % des cancers seraient liés à des origines héréditaires, tandis que presque la moitié pourrait être évitée en modifiant quelque peu notre mode de vie. Pour commencer, le cancérologue est catégorique : il faut arrêter de fumer. Il convient ensuite de revenir à une alimentation diversifiée et équilibrée. "Nous avons trop longtemps souffert de la “westernisation” de notre alimentation, qui nous fait oublier des recettes ancestrales de terroir qu’il faut se réapproprier", affirme-t-il.

 

 

Un régime à la mesure de chaque individu

Selon le Fonds mondial de recherche contre le cancer (FMRC), "environ un tiers des cas de cancers peuvent être prévenus par la consommation régulière de certains aliments, notamment ceux d’origine végétale". Certains fruits, légumes et épices, consommés régulièrement voire quotidiennement, pourraient en effet permettre de contrer le développement du cancer de la bouche, du pharynx, du larynx, de l’œsophage, de l’estomac, des poumons, du pancréas et de la prostate.

Quel régime adopter ? Sucre ou sirop d’agave ? Oméga 3 ou non ? Les ouvrages et thèses de spécialistes fleurissent, privilégiant tel aliment plutôt qu’un autre. Comme le rappelle David Khayat : "chaque individu a sa chimie personnelle et l’organisme réagit différemment selon l’âge et le sexe de la personne". S’il n’y a donc pas à proprement parler d’aliments anti-cancer, plusieurs font cependant l’unanimité parmi les spécialistes pour leurs vertus générales.

 

La santé est dans nos assiettes !

Ce serait notamment le cas des légumes crucifères (brocolis ou choux de Bruxelles). Le chou de Bruxelles est riche en isothiocyanates et permettrait de réduire le risque de cancer de la vessie. Les indoles, une autre substance naturellement présente dans cet aliment, contribueraient également à évacuer les toxines cancérigènes de l’organisme et seraient ainsi utiles pour lutter contre les cancers du côlon, de la prostate, du sein et de l’utérus. Le chou de Bruxelles, chargé en vitamine C, minéraux et fibres, protège en outre des maladies cardiovasculaires et des complications digestives. Cuit à la vapeur, le chou de Bruxelles conserve la plus grande partie de ses apports nutritifs.

Les légumes riches en carotène, des plantes telles que le thym, le romarin ou le thé vert prodiguent également des bienfaits similaires. Le thé vert pourrait empêcher le développement de cancers, dont ceux de la vessie et de la prostate. Les catéchines, des antioxydants présents en très grande quantité dans le thé vert – et moins dans le thé noir – seraient des molécules anticancéreuses. Cette boisson agit également comme un purificateur de l’organisme en activant les mécanismes du foie qui élimine les toxines cancérigènes. Pour bénéficier des vertus du thé, il faut boire l’équivalent de trois tasses de thé quotidiennement.

Enfin, des épices comme le curcuma ou encore des agrumes, des noix et de la canneberge permettent de lutter efficacement contre ce fléau. Le curcuma aurait un fort effet protecteur contre les cancers gastro-intestinaux et colorectaux. Des chercheurs irlandais du Centre de recherche sur le cancer de l'Université de Cork ont notamment suggéré que cette épice pouvait être utilisée pour un traitement anti-cancer de l’œsophage. L’épice indienne riche en curcumine agirait sur la muqueuse gastrique en la protégeant de la bactérie Helicobacter Pylori, coresponsable des ulcères gastriques. La curcumine associée à la pipérine du poivre est davantage absorbé et peut accroître ainsi ses bienfaits. L’épice peut aussi être cuisinée avec de l’huile d’olive.

David Khayat y ajoute la quercétine (que l’on trouve naturellement dans les piments forts jaunes, le cacao, les câpres…), à conseiller particulièrement aux fumeurs, ainsi que le sélénium, un oligoélément.

 

Vidéo : les recettes gourmandes du vrai régime anti-cancer

 

 

Manger moins de viande

D’après une étude publiée en janvier 2010 par le British Medical Journal (BMJ), les personnes dont les niveaux sanguins révèlent une forte présence de vitamine D voient le risque d’avoir un cancer colorectal réduit de 40 % par rapport à celles qui en sont peu pourvues. Les champignons, les céréales, les germes de blé, les poissons gras sont par exemple riches en vitamine D.

Mais certains aliments, notamment d’origine animale, pourraient favoriser les risques de cancers. Le FMRC recommande à ce sujet de ne pas consommer plus de 500 grammes (après cuisson) de viande rouge (boeuf, agneau ou porc) par semaine et d’éviter la charcuterie. Ces produits seraient en effet l’une des causes possibles de cancer colorectal. Les boissons sucrées et les aliments salés sont aussi à proscrire.

 

 

Faire du sport

A ces saines habitudes alimentaires, il faut ajouter un mode de vie équilibré. La pratique d’une activité physique régulière est fortement recommandée pour la prévention du cancer. Le cocktail festif "alcool et cigarette" s’avère particulièrement détonnant, comme le rappellent les messages figurant sur l’emballage de ces produits. Et même si certains scientifiques expliquent les bienfaits du vin contre les maladies cardio-vasculaires, l’abus d’alcool reste toutefois associé à un risque de cancer de la bouche, de l’œsophage, du foie, du sein ou même rectal. Les fumeurs ont quant à eux un risque vingt fois supérieur de développer un cancer du poumon que les non-fumeurs.

Ultime recommandation du docteur David Khayat : "Ne pas oublier de garder le plaisir de bien manger. Le bien-être fait aussi partie de la prévention".

 

(ARCHIVE)

 

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