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Espionnage : le scandale Prism en quatre points

Le siège de la NSA, dans le Maryland. [HO / NSA / AFP]

Le scandale qui secoue les Etats-Unis n'est pas sans rappeler le roman "1984" de George Orwell et son fameux "Big Brother is watching you". Les ventes du livre ont d'ailleurs explosé après les révélations sur la collecte de données privées dans les serveurs des géants du Web (Google, Apple, Facebook….) par les services de renseignements américains.

Vendredi dernier, le Guardian et le Washington Post ont révélé l'existence de Prism (Planning tool for Ressource Integration, Synchronization, and Management), un vaste programme secret de surveillance des internautes étrangers via l'accès aux serveurs de neufs géants américains de l'Internet.

Les révélations des deux journaux s'appuient sur des documents, dont une présentation powerpoint décrivant le partenariat entre l'agence d'espionnage et les entreprises du web, fournis par Edward Snowden, un ancien agent de la NSA.

 

Comment ça marche ?

Concrètement, le logiciel permet à la NSA (Agence nationale de sécurité) de se connecter aux serveurs des 9 entreprises (Google, Yahoo!, Apple, Facebook, Youtube, Skype, Aol, Microsoft et Paltalk), via un portail, pour consulter et récolter les informations des utilisateurs. Selon le Guardian, toutes sortes de données sont récoltées : les emails, les vidéos, les photos, les discussions privées, les documents transférés… Ce, sans ordonnance de justice.

Les informations recueillies sont ensuite analysées par un autre logiciel de la NSA, Boundless informant, puis stockées dans les datacenters (centres de données) de l'agence.

A titre d'exemple, 97 milliards de données auraient été collectées pour le seul mois de mars, selon Le Monde, qui s'appuie sur les documents publiés par le Guardian.

 

 

Est-ce légal ? 

Interrogé sur le scandale, Barack Obama a défendu la légalité du programme et la nécessité des collectes secrètes de données par les services de renseignement dans le cadre de la lutte antiterroriste. Le président américain a ainsi souligné l'importance des "compromis" entre protection de la vie privée et les exigences de la lutte antiterroriste.

En outre, le Prism s'appuie sur des bases légales :  le Protect America Act, instauré en 2007 et qui permet de surveiller les données virtuelles et le FISA Amendements Act (2008) qui immunise les entreprises qui coopèrent avec les autorités en leur fournissant des renseignements.

Reste que les géants du web incriminés ont nié avoir donné à la NSA l'accès à leurs serveurs.

 

Edward Snowden, l'homme à l'origine des révélations

Jeune homme de 29 ans, Edward Snowden a révélé le 10 juin dans une interview vidéo au Guardian être la "taupe" à l'origine des fuites sur le programme secret.

"Mon unique objectif est d'informer les gens de ce qui est fait en leur nom et de ce qui est fait contre eux", affirme-t-il.  Edward Snowden justifie également la divulgation de ces informations secrètes, affirmant qu'il "ne pouvait permettre au gouvernement américain de détruire la vie privée, la liberté d'Internet et les libertés fondamentales des personnes avec ce système gigantesque de surveillance".

Ex-technicien à la CIA, le jeune homme travaillait depuis quatre ans à la NSA en tant qu'employé de sous-traitants.

Le 20 mai dernier, après avoir copié les derniers documents dont il avait besoin pour ses révélations, Edward Snowden a quitté les Etats-Unis pour se réfugier à Hong Kong.

Edward Snowden risque entre 15 et 20 ans de prison pour avoir révélé des informations classifiées. Il envisagerait désormais de demander l'asile politique en Islande.

 

L'autre affaire, celle des écoutes téléphoniques

Outre, le scandale du Prism, le Guardian a également révélé une autre affaire d'espionnage embarrassante pour les autorités américaines : la surveillance des appels téléphoniques.

Le journal britannique a publié une copie d'une ordonnance de justice secrète obligeant l'opérateur téléphonique américain Verizon à livrer à la NSA, à la demande du FBI, les données téléphoniques de ses abonnés en vertu d'une loi votée après les attentats du 11 septembre.

Ce programme, qui existe depuis 2007, ne concerne en réalité que les métadonnées des appels. Concrètement, seuls les numéros de téléphone, la durée de l'appel et les identifiants de communication sont collectés. Les noms des abonnés ne sont pas transmis et le contenu des appels ne sont ni écoutés ni enregistrés. 

 

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