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Si Facebook avait existé en 1914

Capture d'écran Facebook du compte Léon Vivien

"Qu'aurait écrit sur Facebook un poilu lors de la guerre de 1914-1918 si le réseau social avait existé ?" Le musée de la Grande Guerre de Meaux (Seine-et-Marne) tente depuis jeudi de l'imaginer en narrant le quotidien de Léon Vivien, personnage fictif envoyé sur le front.

"Pour la première fois, un musée, en reprenant tous les moyens narratifs propres à Facebook, va offrir aux Français la possibilité de vivre au jour le jour le quotidien d'un poilu ", explique Michel Rouger, directeur du musée inauguré le 11 novembre 2011 et qui revendique plus de 160.000 visiteurs depuis son ouverture.

"C'est surtout une manière originale pour les jeunes générations de découvrir cette période de l'Histoire, à travers un outil qui leur est familier", ajoute-t-il.

Sur la page facebook.com/leon1914, environ 220 "posts" sont déjà visibles, qui partent de l'assassinat de l'archiduc François Ferdinand,le 28 juin 1914, jusqu'au 11 avril 1915, pour évoquer un contexte historique permettant de situer la personnalité de Léon Vivien, instituteur parisien de 29 ans.

Ainsi, le 19 octobre 1914, il publie "Ceux qui prédisaient une issue rapide à ce conflit se sont lourdement trompés, c'est le moins qu'on puisse dire... ". Son ami Anatole Lessert rétorque "Saleté de Fritz, ils sont coriaces. Mais on leur fera payer, pour Jules! (décédé au front, ndlr)". Réponse de Léon Vivien : "toi tu leur feras payer ? Et comment ? Tu es réformé et content de l'être, non ?".

 

 

De jeudi jusqu'au 17 mai, environ cinq "posts" accompagnés parfois de photographies et d'images d'archives provenant des 30.000 documents et 20.000 objets du fonds du musée seront publiés quotidiennement sur la page de Léon Vivien.

Les internautes amis de Léon Vivien pourront réagir à ses "posts", mais il existera une ligne de démarcation entre les amis de Léon Vivien et les internautes d'aujourd'hui, ont précisé les organisateurs de cette "expérience numérique" lors d'une conférence de presse organisée à Paris.

Pour eux, il a fallu prendre garde à ne pas commettre d'anachronisme dans la rédaction des commentaires. Aussi, le terme "boche" pour désigner les Allemands n'était pas très répandu au début de la Der des Ders et appartenait plutôt à l'argot militaire. Le terme "prussien" était plus communément répandu, a expliqué l'historien Jean-Pierre Verney, qui a porté sa caution au projet.

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