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Four nations: L'Argentine, l'ascension par la face sud

L'Argentin Pablo Matera (c) face à l'Afrique du Sud, le 16 août 2014 lors de la 1re journée du Four Nations à Pretoria [Gordon Harnols / AFP] L'Argentin Pablo Matera (c) face à l'Afrique du Sud, le 16 août 2014 lors de la 1re journée du Four Nations à Pretoria [Gordon Harnols / AFP]

L'Argentine, engagée dans son troisième Four nations, va renforcer son ancrage dans l'hémisphère sud avec la création en 2016 d'une franchise de Super Rugby, prestigieuse compétition de clubs dont l'âpreté présage d'années difficiles mais enrichissantes.

Indésirables dans le Tournoi des six nations, les Pumas se sont fait une place en 2012 dans le Tri nations, devenu Four nations, mais face aux trois meilleures équipes du monde, Nouvelle-Zélande, Australie, Afrique du Sud, ils alignent les défaites.

"Le Four nations, c'est la compétition la plus difficile. Nous avons actuellement une équipe prometteuse qui va gagner en expérience contre ces géants de l'hémisphère sud, c'est une excellente préparation pour la Coupe du monde 2015", considère Andrés Courrèges, talonneur des Pumas dans les années 1980.

"Cette équipe va bien figurer pendant la tournée d'automne en Europe (contre la France et l'Ecosse, ndlr), avertit l'ancien Puma, ce sera un indicateur de ce que nous avons acquis pendant les trois premières années dans le Four nations".

Lors de sa première sortie dans l'édition 2014, l'Argentine a perdu avec les honneurs chez les Springboks, 13 à 6, et a surpris par son efficacité en touche, face à des Sud-Africains habituellement souverains, et en mêlée.

Le millésime 2015 des Pumas est cependant encore loin de la génération dorée qui s'était classée troisième de la Coupe du monde en 2007, emmenée par Agustín Pichot.

- 'Protéger le maillot' -

Pour Hugo Porta, considéré comme l'un des meilleurs joueurs argentins de l'histoire, le rugby argentin n'est "pas suffisamment développé" pour affronter les meilleures équipes du monde et a besoin de victoires pour prospérer dans un pays où le football laisse peu de visibilité aux autres sports.

"Quand tu es joueur, tu veux jouer contre les meilleurs. Mais c'est important que les Pumas aient des succès, pour que les Argentins rêvent de porter le maillot bleu ciel et blanc", souligne l'ancien ouvreur (58 sélections).

Le choix argentin de l'hémisphère sud pose un problème de calendrier, difficilement compatible avec celui de l’hémisphère nord. L'Union argentine de rugby (UAR) a tranché de manière radicale: les joueurs argentins devront choisir entre jouer en Europe ou évoluer avec la sélection et en Super 18.

A terme, l'idée est de constituer un groupe de 40 joueurs sous contrat avec la Fédération qui alimentera les Pumas et la franchise argentine de Super 18.

"C'est la seule manière de protéger le maillot", a ainsi déclaré Pichot, l’homme fort du rugby argentin, qui est à la manœuvre pour bâtir la franchise et trouver des partenaires financiers.

"Nous comprenons la situation financière de chacun, nous serons heureux si un joueur décide de partir en Europe et nous lui souhaiterons le meilleur, mais nous devons penser aux 140.000 joueurs en Argentine dont le rêve est de porter le maillot de la sélection nationale", a poursuivi l'ancien capitaine des Pumas.

- Dissensions internes -

Le polyvalent arrière Juan Martin Hernandez, 32 ans et 44 sélections, joueur-clé des Pumas, n'a pas traîné en résiliant cet été son contrat avec le Racing-Metro pour se consacrer à la sélection. Avec le Mondial-2015 et le Super 18 en 2016 en ligne de mire, si le physique suit.

En attendant, l'un des grands défis des Pumas est de régler les dissensions en interne qui ont éclaté ces derniers mois autour du deuxième ligne Pato Albacete (33 ans, 57 sélections).

Indigné par les conditions de rassemblement de la sélection à Buenos Aires, il avait ouvertement pris à partie sa Fédération, taxée de pingrerie.

Selon lui, ce conflit l'a privé du capitanat que le sélectionneur Daniel Hourcade lui aurait proposé. Hourcade a depuis démenti toute offre et Albacete, comme d'autres cadres rebelles (Ayerza, Guinazu...), a été écarté de l'équipe pour le Four nations.

Accusé aussi de délaisser le Mondial-2015 pour se projeter déjà sur l'édition suivante en 2019, Hourcade est pris entre plusieurs feux. Seuls des résultats positifs, à commencer par une première victoire dans le Four nations, éteindront ces incendies.

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