En direct
A suivre

F1: Vergne, 24 ans, sacrifié sur l'autel de la jeunesse

Jean-Eric Vergne lors d'une conférence de presse à Budapest le 24 juillet 2014 [Dimitar Dilkoff / AFP] Jean-Eric Vergne lors d'une conférence de presse à Budapest le 24 juillet 2014 [Dimitar Dilkoff / AFP]

Le Français Jean-Eric Vergne, 24 ans, a été sacrifié sur l'autel de la jeunesse et sera remplacé en 2015 dans l'écurie Toro Rosso de Formule 1, par le Néerlandais Max Verstappen qui fêtera ses 17 ans en septembre.

L'annonce a été faite par l'écurie italienne, filiale de Red Bull Racing, lundi soir sur une chaîne de télévision autrichienne, à moins d'une semaine du Grand Prix de Belgique qui marquera la reprise de la saison de Formule 1 après la traditionnelle coupure estivale.

Elle a fait l'effet d'un coup de massue au pilote français, issu de la filière Red Bull que Verstappen Jr a rejoint la semaine dernière, après quelques courses de monoplace. "Aucune réaction de JEV pour l'instant, c'est très compliqué...", a d'abord confié son attaché de presse, interrogé mardi matin par l'AFP.

Puis Vergne a twitté: "Toro Rosso est une bonne école. J'ai beaucoup appris. Je suis maintenant concentré pour réussir une super fin de saison. Et je travaille déjà sur 2015".

Mais en F1, les places sont chères et pas toujours le fruit du mérite.

Ainsi, le Vénézuélien Pastor Maldonado, plus connu pour ses accrochages que pour la qualité de ses dépassements, est déjà assuré de sa place en F1 en 2015, chez Lotus, grâce à l'argent de son pétrolier national, alors que Vergne va devoir se battre pour la conserver. Ailleurs que chez Toro Rosso, désormais.

Ironie du sort, comme Verstappen Jr --Max est le fils de Jos qui courut 107 GP en F1--, c'est en F3 que JEV s'était fait remarquer, devenant champion de Grande-Bretagne en 2010 grâce à 13 victoires et 20 podiums.

- Rapide mais pas verni -

Jean-Eric Vergne sur le circuit de Silverstone le 6 juillet 2014 [Dimitar Dilkoff / AFP]
Photo
ci-dessus
Jean-Eric Vergne sur le circuit de Silverstone le 6 juillet 2014

Après un bref passage en Formule Renault 3.5 (vice-champion 2011), une catégorie comparable au GP2, JEV a débuté en 2012 dans l'écurie de Faenza. Il n'a pas démérité, mais il a surtout dû composer depuis trois saisons avec des monoplaces rétives et limitées en performance, pour cause de budget moyen -100 millions d'euros par an environ, loin des "top teams"- et l'interdiction de transfert de technologie en provenance de l'écurie-soeur, quadruple championne du monde en titre.

C'est bien parce que la Toro Rosso de 2009 était une copie de Red Bull que Sebastian Vettel a pu se faire remarquer. Ce n'est plus le cas et ça s'est encore compliqué depuis l'an dernier, pour Vergne, à cause de deux facteurs qu'il ne maîtrise pas: Daniel Ricciardo et Renault.

Le jeune Australien était son coéquipier en 2012 et 2013, plus rapide que JEV en qualifications mais moins costaud en course. Il a été promu chez Red Bull pour remplacer Mark Webber et il est devenu, en quelques mois, la nouvelle coqueluche de la F1, rejetant dans l'ombre Vettel lui-même, à voiture égale.

Parallèlement, le moteur Renault, référence de la F1 pendant quatre ans, est arrivé chez Toro Rosso début 2014, grâce à Red Bull, mais n'est pas au niveau des moteurs Mercedes ou même Ferrari, selon les circuits. Ca n'aide pas Vergne à se faire remarquer alors qu'on lui a adjoint un coéquipier de 20 ans, le Russe Daniil Kvyat, présenté lui aussi comme une petite merveille par l'équipe marketing de Red Bull.

Malgré tous ces obstacles sur son parcours de pilote de F1, Vergne est aujourd'hui le Français le mieux classé au championnat du monde (13e avec 11 points) et il mérite mieux, si on en juge par ses progrès en qualifications: 11e au cumul de ses performances car passé 7 fois en Q3, la chasse à la pole position réservée aux 10 pilotes les plus rapides. Il lui reste huit courses pour sauver sa place en F1 et ça commence vendredi à Spa-Francorchamps, sur un vrai circuit de pilotes. Un circuit pour lui.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités