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Top 14: à quoi rêve encore Toulon?

Les joueurs du RCT, après leur titre de champion de France, le 1er juin 2014 à Toulon [Bertrand Langlois / AFP] Les joueurs du RCT, après leur titre de champion de France, le 1er juin 2014 à Toulon [Bertrand Langlois / AFP]

Après s'être bâti un empire et avoir fait de la conquête son moteur, Toulon va devoir trouver des charmes dans la défense de ses frontières, à commencer par le Bouclier de Brennus, "remis en jeu" dès vendredi.

Double champion d'Europe 2013 et 2014, enfin vainqueur du Top 14 en juin après deux finales perdues, le RCT règne en puissance hégémonique. Ses sources de motivations se sont-elles pour autant tari?

"C'est dur d'avoir faim après une saison comme celle qu'on vient de réaliser", convient le président Mourad Boudjellal, qui a passé l'été à cajoler le premier Brennus ramené sur la Rade depuis 1992.

"Je suis fier de ce qu'on a fait l'an passé mais je ne veux pas m'éterniser là-dessus, poursuit-il. Je souhaite que ce ne soit qu'anecdotique."

"On a trop vécu sur la passé alors il faut aller de l'avant, exhorte encore Boudjellal. Vendredi à 20h45, on n'est plus champion de France. Le titre est remis en jeu."

En déplacement au stade Jean-Dauger face à l'Aviron Bayonnais, le RCT "remet les compteurs à zéro" dixit Bernard Laporte, réputé pour sa haine tenace de la défaite. C'est d'ailleurs sur le tempérament volcanique du manager que compte d'abord Boudjellal pour galvaniser les troupes.

"On a la chance d'avoir Bernard et ses adjoints (Pierre Mignoni, Jacques Delmas, ndlr) qui sont des gagneurs. J'ai rarement vu ça", assure le président varois.

"Je le connais par coeur maintenant et je peux vous dire qu'avant d'arrêter, Bernard veut faire dix finales en cinq ans! Je ne sais pas s'il y a arrivera mais c'est ce qu'il veut."

Arrivé en 2011 et partant en 2016, selon les termes de son contrat actuel, Laporte a déjà atteint six finales en trois ans. Un tel objectif l'amènerait donc à se hisser encore sur la dernière marche des compétitions nationale et continentale lors des deux prochains exercices.

"Au terme de la saison précédente, on a prouvé qu’on était les meilleurs mais ces titres ne doivent pas être un matelas sur lequel on se repose, exhorte le manager. On a des convictions, un acquis mais on sait qu’on va être attendus partout."

- L'émulation de la concurrence -

Le capitaine toulonnais Carl Hayman pose, entouré des 13 autres capitaines du Top 14, le 11 août 2014 à Paris [Dominique Faget / AFP]
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Le capitaine toulonnais Carl Hayman pose, entouré des 13 autres capitaines du Top 14, le 11 août 2014 à Paris

Plus que jamais élevé au rang de statue à déboulonner, le RCT aura à affronter des adversaires pour qui ce sera "le match de l'année", selon le pilier Alexandre Menini.

"On va avoir un début de saison difficile et quand on va se réhabituer au goût de la défaite, on aura envie de retrouver le goût de la victoire", prédit ainsi Mourad Boudjellal. La saison passée, les Toulonnais avaient ainsi connu un passage à vide durant l'hiver, notamment au niveau des avants, mais avaient terminé en boulet de canon, piqués au vif par des critiques, y compris celles du président.

Surtout, l'encadrement entend miser sur une recette dont le succès ne se dément pas: la concurrence au sein de l'effectif. Le RCT a comme les saisons précédentes recruté des pointures (Gorgodze, O'Connor, Halfpenny, Guirado, Vosloo...) qui entendent bien assouvir leur faim de titres, quitte à bousculer les plus rassasiés.

"Ces joueurs qui n’ont rien gagné avec nous puisqu'ils arrivent, ont de la qualité et vont créer une sorte d’émulation, assure Laporte. Ceux qui étaient déjà au club ne devront pas regarder derrière en se disant qu’ils ont gagné sinon ils ne joueront pas."

"J'ai vraiment besoin de gagner un titre car ça fait neuf ans que je joue en France et que je cours après, répond en écho l'ancien Clermontois Gerhard Vosloo. Il n'y a pas meilleur club que Toulon aujourd'hui pour accomplir cette ambition."

En poursuivant sa méthodique entreprise de démolition, le RCT se taillerait aussi une place de choix dans l'histoire: aucune équipe n'a réussi à remporter trois fois de suite la Coupe d'Europe. Un exploit qui serait magnifié par un nouveau Brennus que le RCT n'a jamais réussi à conserver à ses trois premiers essais (1931, 1987, 1992).

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