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Rugby: les rugbywomen ont envie de séduire

Marjorie Mayans (g), trois-quart centre de l'équipe de France de rugby, au cours du match de Coupe du monde contre le pays de Galles le 1er août 2014 à Marcoussis [ / AFP/Archives] Marjorie Mayans (g), trois-quart centre de l'équipe de France de rugby, au cours du match de Coupe du monde contre le pays de Galles le 1er août 2014 à Marcoussis [ / AFP/Archives]

Nathalie Amiel, coentraîneur du XV de France dames qui affronte samedi l'Australie à Marcoussis (Essonne) pour tenter de rallier les demi-finales de la Coupe du monde, s'est félicitée de la qualité de jeu déployée par ses joueuses qui ont "envie de séduire".

Marjorie Mayans (g), trois-quart centre de l'équipe de France de rugby, au cours du match de Coupe du monde contre le pays de Galles le 1er août 2014 à Marcoussis

Q: Aviez-vous des doutes quant à la capacité du groupe à surmonter la pression d'une Coupe du monde à domicile ?

R: "On avait un peu de crainte. Sur le premier match, les filles étaient toutes sur les réseaux sociaux, elles étaient impatientes, et ensuite ça s'est calmé. On a beaucoup travaillé avec Christian Ramos, qui travaille sur la préparation mentale, sur la gestion de l'événement, du stress. Je pense qu'il a énormément aidé les filles et même nous, les coaches, pour ne pas s'enflammer, utiliser les bons termes."

Q: Il n'y a donc aucun risque de s'emballer après les deux victoires bonifiées contre le pays de Galles (26-0) et l'Afrique du Sud (55-3) ?

R: "Non. On prend match après match. On ne s'emballe pas (l'encadrement) parce que je sens qu'elles (les joueuses) ne s'emballent pas. On a fait le pays de Galles, l'Afrique du Sud, maintenant on va faire l'Australie. Après, on enchaînera sur les matches suivants. On ne va pas brûler les étapes, et en cela Christian (Ramos, le préparateur mental) nous a énormément aidées."

Q: Les deux premiers matches rendent tout de même plutôt optimiste, non ?

R: "Oui, oui. Cela monte crescendo. Elles ont rendu une bonne copie. Après, l'Afrique du Sud (mardi) a été bloquée sur tous les endroits, elles (les Françaises) sont conscientes que l'Afrique du Sud nous a facilité le spectacle qu'on a offert. C'est pour ça qu'elles ne s'emballent pas."

Q: Y-a-t-il eu quelques réticences dans le groupe à travailler avec un préparateur mental, comme chez les garçons ?

R: "Non. Les filles sont complètement différentes. Elles sont plus dans la sensibilité, l'émotion, donc, elles sont contentes d'avoir un personnage comme Christian qui les aide à rééquilibrer tout ça. Les gars n'en ont pas besoin parce que ce sont... des gars quoi ! Ils marchent à une essence différente."

Q: Les féminines semblent assurer beaucoup plus que les garçons le continuité du jeu...

R: "Oui, mais parce que les impacts et la vitesse diffèrent beaucoup. (Les filles) jouent beaucoup plus en évitement, elles sont hyper appliquées. (Contre l'Afrique du Sud), à 30-0, elles n'ont pas fermé le jeu, elles ont continué. Est-ce spécifique au rugby féminin ? Je ne sais pas. C'est l'envie de séduire aussi. C'est la particularité de la femme: quand elle est avec du monde autour, la femme a envie de séduire..."

Q: Vous avez arrêté votre carrière internationale en 2002. La dimension physique est-elle désormais complètement différente qu'à votre époque ?

R: "Oui. On avait une même préparation physique pour les 30 joueuses, qu'on soit pilier ou ailier. Là, c'est vraiment ciblé sur la joueuse, par rapport à son travail, au match qu'elle a fait, ses petits pépins physiques... C'est une très bonne chose et ça s'en ressent au niveau du jeu, qui est beaucoup plus rapide, dynamique, joli, fluide et attrayant."

Q: Considérez-vous faire la promotion du rugby féminin ?

R: "Je déteste le mot promotion. Cela fait 30 ans que je l'entends et il m'agace. Vraiment. Depuis que j'ai 12 ans j'entends: +Nathalie, tu vas faire la promotion du rugby féminin+. Non, je fais d'abord du rugby parce que j'aime ça. Montrer une belle image c'est super, elles (les Françaises) veulent séduire les parents, les gens qui les ont accompagnées, à la télé, et montrer qu'on peut jouer au rugby en étant mamans, féminines... Mais l'image n'est que la conséquence du jeu que l'on pratique."

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