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Mondial/Argentine: il y a Leo et les bas

 [Gabriel Bouys / AFP] [Gabriel Bouys / AFP]

Littéralement portée par le génie de Lionel Messi, l'Argentine s'est frayé un chemin jusqu'aux quarts de finale, où elle affrontera la Belgique samedi à Brasilia, mais elle donne pour l'heure l'image d'un collectif terriblement médiocre.

L'Argentine a marqué sept buts depuis le début du tournoi. Messi en a inscrit quatre, il a donné une passe décisive et a provoqué le but contre son camp du Bosnien Kolasinac. Six sur sept.

"Il y a toujours une dépendance de l'Argentine vis-à-vis de Messi", a reconnu le sélectionneur Jorge Sabella.

L'exemple de Maradona en 1986 montre que l'on peut gagner un Mondial avec un génie, un ou deux lieutenants de valeur et quelques soldats pour faire le nombre. Mais aujourd'hui, comme le souligne le quotidien sportif Olé, "l'Argentine n'est toujours pas une équipe, elle en est même loin".

Par choix ou par contrainte, Sabella a déjà utilisé plusieurs joueurs et plusieurs systèmes, sans pour l'instant trouver d'autre formule que "tout sur Leo et advienne que pourra".

Critiqué pour la défense à cinq du match inaugural contre la Bosnie, le sélectionneur argentin est revenu à un système à quatre derrière et a d'abord installé un trio offensif Agüero, Messi, Higuain.

Mais Agüero s'est blessé et l'avant-centre de Naples traverse lui ce Mondial sans le moindre impact. Le retour du "Kun" pourrait faire du bien, mais il est très improbable, du moins pour le match contre les Belges.

Car l'option Lavezzi n'a pas mieux fonctionné. "El Pocho" est le même joueur sous le maillot argentin que sous celui du Paris SG: travailleur, volontaire, mais brouillon et limité techniquement à ce niveau. Et il fait des blagues.

Pour l'heure, le seul joueur offensif à tenir son rang est Di Maria. Pas aussi brillant que lors de sa folle fin de saison madrilène, Di Maria a tout de même marqué le but de la qualification contre la Suisse et a bien accompagné Messi, lui offrant des solutions comme Burruchaga le faisait pour Maradona en 86.

- Romero donne des frissons -

Lionel Messi entouré de ses coéquipiers argentins, lors d'un entraînement le 2 juillet 2014 à Vespasiano [Juan Mabromata / AFP]
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Lionel Messi entouré de ses coéquipiers argentins, lors d'un entraînement le 2 juillet 2014 à Vespasiano

Ces soucis offensifs pourraient apparaître comme mineurs si l'Argentine disposait d'un socle défensif pleinement rassurant. Mais ce n'est pas le cas.

Au milieu, Mascherano tient la baraque comme il le fait depuis maintenant plus de 10 ans. Mais à ses côtés, Gago déçoit, comme il le fait depuis maintenant bientôt 10 ans.

Considéré à ses débuts comme le successeur du grand Redondo, Gago, joueur effectivement élégant, n'a jamais atteint les mêmes sommets. Son retour en sélection après une bonne saison avec Boca Juniors est pour l'instant insuffisant.

En défense aussi, ça tangue. La charnière Garay-Fernandez est solide mais sans génie. Sur les côtés, Zabaleta et surtout Rojo avaient été plutôt à l'aise au Brésil, mais Rojo sera suspendu contre la Belgique.

"José Maria Basanta va probablement jouer le prochain match, Rojo est très bon mais nous avons confiance en Basanta aussi", a assuré Sabella.

A 30 ans, Basanta est un joueur méconnu, qui a fait toute sa carrière en Argentine et au Mexique. Il ne compte que 11 sélections et ne présente pas beaucoup de garantie à ce niveau.

Le problème est assez similaire avec le gardien Sergio Romero, remplaçant en club avec Monaco. Plutôt rassurant en début de tournoi, il l'est moins depuis deux matches, avec notamment une séquence inquiétante face à la Suisse où il semble incapable de contrôler pendant plusieurs secondes un ballon soudain devenu savonnette.

Tout cela est-il vraiment important quand on a Messi ? Vaincus en 1986 par Maradona et presque lui seul, les Belges sont en tous cas conscients du danger.

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