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Tour de France: la jeune classe française vue de l'étranger

Le Français Thibaut Pinot lors du Tour de Romandie, le 4 mai 2014 à Neuchâtel [Fabrice Coffrini / AFP] Le Français Thibaut Pinot lors du Tour de Romandie, le 4 mai 2014 à Neuchâtel [Fabrice Coffrini / AFP]

La patience est encore de mise sur le Tour de France pour voir la prometteuse génération des Français rivaliser pour le maillot jaune, de l'avis des techniciens français partis dans d'autres équipes.

Libres de leurs paroles, les "Français de l'étranger" se montrent louangeurs pour la jeune classe française. Mais ils la voient s'imposer seulement à moyen terme d'autant que le coureur le plus souvent cité... n'a pas encore disputé le Tour. Warren Barguil, très attendu, ne devrait faire ses débuts que l'an prochain.

"Pour moi, c'est le seul qui peut aller chercher un podium, affirme Yvon Ledanois, directeur sportif de BMC. Il a le potentiel pour être très vite compétitif même s'il lui faut progresser dans les contre-la-montre".

Christian Guiberteau, l'un des responsables de l'équipe de Barguil (Giant), évoque un horizon "de trois-quatre ans". "C'est un travail de fond. Jouer le classement général, ce n'est pas comme gagner une étape. Il faut être concentré tous les jours avec la fatigue nerveuse qui l'accompagne."

Et cette année ? "Je ne vois que Thibaut Pinot", dit Guiberteau quand Ledanois glisse quelques réserves sur le Franc-Comtois de l'équipe FDJ.fr: "C'est un très bon coureur mais je crains qu'il ait des lacunes pour un podium sur le Tour. On dit que les contre-la-montre ont moins d'importance mais il y a quand même 54 kilomètres à la veille de l'arrivée".

- "C'est un peu tôt" -

"Cette génération continue de grandir, elle s'enrichit", avance Philippe Mauduit, qui dirige l'équipe Tinkoff (Contador). "Des choses intéressantes se passent en France. Mais, de là à envisager un classement général sur le Tour, c'est un peu tôt. Barguil, Pinot, mais aussi Romain Bardet, peuvent l'envisager dans un proche avenir. Ils ont le physique pour le faire".

Et la victoire ? "C'est trop tôt pour le dire, répond-il, il y a tellement d'éléments qui interviennent dans la vie d'un coureur. Ils ont besoin de maturité, d'être dans des équipes où l'on va leur dessiner un programme et mettre un collectif à leur service. En attendant, il ne faut pas les 'cramer' car la pression pour un potentiel vainqueur du Tour est énorme".

Pour l'instant, la jeune vague française doit jouer l'ouverture, déclencher ou profiter des circonstances de course. "Il leur faut prendre du temps car je ne pense pas qu'ils pourront faire la bagarre tous les jours avec les plus costauds", estime Philippe Mauduit. "Pour Pinot, un top 5 serait une belle performance".

"Ce Tour va être difficile", rappelle l'expérimenté Alain Gallopin, directeur sportif de Trek. "Pour être sur le podium cette année, il ne faut rien perdre sur le chrono et en montagne mais il faut aussi bien passer les pavés de Paris-Roubaix. La première semaine va être terrible. En fonction des chutes, nos Français peuvent espérer un top 5".

Pour le maillot jaune sur les Champs-Elysées qu'aucun coureur français n'a ramené depuis... 1985 (Bernard Hinault), il faudra donc attendre, affirment unanimement les techniciens. Mais tous le disent, l'avenir s'annonce souriant.

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