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Hockey sur glace: Loin des dunes, premier match pour la Tunisie

Ihab Ayed, au centre, président de l'Association tunisienne de hockey sur glace, en compagnie des membres de l'équipe nationale tunisienne de hockey lors d'un entraînement à Courbevoie, en banlieue parisienne, le 10 juin 2014. [Bertrand Guay / AFP] Ihab Ayed, au centre, président de l'Association tunisienne de hockey sur glace, en compagnie des membres de l'équipe nationale tunisienne de hockey lors d'un entraînement à Courbevoie, en banlieue parisienne, le 10 juin 2014. [Bertrand Guay / AFP]

Plus attendue avec un ballon sur une plage de sable chaud que dans le froid d'une patinoire, une équipe nationale tunisienne se prépare en banlieue parisienne à une grande première samedi: un match de hockey sur glace.

A l'entraînement, à quatre jours de son premier match international sous la bannière tunisienne, Achraf Znaki, ailier gauche dans son club du Québec, fait une passe sans bavure à son coéquipier dont il a fait connaissance il y a moins d'une heure.

"On dit qu'un bon hockeyeur peut jouer avec tout le monde et doit savoir s'adapter", évacue d'emblée le jeune Canado-Tunisien, appuyé sur la balustrade de la patinoire de Courbevoie, en essuyant la sueur qui perle sur son visage.

Comme une vingtaine de ses compatriotes, le jeune homme a été contacté par Ihab Ayeb, président de l'Association tunisienne de hockey sur glace (ATHG), pour former la première équipe de Tunisie. Et il a répondu "oui tout de suite".

"C'est une fierté de défendre les couleurs de mon pays. Encore plus parce qu'on ne nous attend pas. On est le pays des dunes, pas de la glace", explique avec un grand sourire le jeune homme de 22 ans qui a découvert le hockey au Canada où ce sport est élevé au rang de "religion".

- 'Susciter des vocations' -

Ihab Ayed, président de l'Association tunisienne de hockey sur glace, lors d'un entraînement à Courbevoie, en banlieue parisienne, le 10 juin 2014. [Bertrand Guay / AFP]
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Ihab Ayed, président de l'Association tunisienne de hockey sur glace, lors d'un entraînement à Courbevoie, en banlieue parisienne, le 10 juin 2014.

Le contraste est total avec la Tunisie, dont la première patinoire devrait sortir de terre en 2015 dans un centre commercial près de Tunis. En attendant, c'est à la télévision que la plupart des enfants découvrent ce sport.

"La neige, la glace, c'est un mythe pour nous en Tunisie. Ce sport attire, je suis certain qu'en créant une équipe nationale nous allons susciter des vocations", s'enthousiasme Ihab Ayed.

Ce Franco-Tunisien a vécu dans l'un des immeubles surplombant la patinoire de Courbevoie. Aujourd'hui âgé de 34 ans, il a quitté son emploi de cadre dans la finance à La Défense, le quartier financier près de Paris, pour se consacrer à "son rêve", devenir le premier président de la Fédération tunisienne de hockey.

L'idée germe en 2008 quand ce sportif passionné apprend que l'Algérie crée son équipe. Depuis, il n'a de cesse de démarcher des sponsors pour payer une partie des équipements, nouer des contacts avec des sportifs tunisiens qui acceptent de financer eux-mêmes le voyage vers la France, convaincre des responsables de lui laisser quelques heures de glace pour l'entraînement...

- Ligue d'Afrique du Nord -

Grâce aux réseaux sociaux, l'ex-cadre réussit à constituer une équipe de 23 joueurs, pour la plupart amateurs, vivant pour quinze d'entre eux en France. Les autres sont installés en Finlande, Suède, Belgique, Angleterre, Allemagne... L'une des stars de ce sport, Ramzi Abid, ex-membre de la prestigieuse NHL (Ligue professionnelle nord-américaine), a décliné l'invitation en raison de son emploi du temps. Mais il "promet de garder un œil sur la sélection", s'enorgueillit Ihab.

"Au début on se moquait de moi, on ne me prenait pas trop au sérieux, et puis j'ai commencé à égrener des noms et les regards ont changé", raconte-t-il, amusé.

Samedi, face à l'équipe locale de Courbevoie, c'est l'amour de la Tunisie qui cimentera l'équipe, promettent ces néo-internationaux qui auront à peine eu le temps de faire connaissance. En attendant d'autres rencontres, pourquoi pas lors d'une Ligue d'Afrique du Nord avec l'Algérie et le Maroc.

"A long terme, on espère jouer contre de grandes équipes internationales. Ce n'est pas un match de gala pour nous, mais une rencontre historique pour ce sport et notre pays", insiste Ihab.

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