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Mon ami Laurent Blanc…, par Pierre Ménès

Pierre Ménès, chroniqueur de Direct Matin. [MERIADECK POUR DIRECTMATIN]

Laurent Blanc est donc officiellement le nouvel entraîneur du Paris Saint-Germain. Le contrat a mis une semaine à se régler. Et pendant cette semaine, on n’a cessé de m’interroger sur le cas Laurent Blanc.

D’Infosport à L’Equipe en passant par La matinale de Canal+, sans oublier Twitter, je suis devenu le spécialiste du «Lolo». Parce que, voyez-vous, c’est mon ami. Depuis vingt-cinq ans.

J’ai vécu tous ses grands et petits moments. Son retour sans gloire de Naples vers Nîmes pour se mettre au service de l’équipe de France, son arrivée à Barcelone, ses immenses joies en Bleu mais aussi le lendemain de son expulsion en demi-finale contre la Croatie, en 1998.

Son départ de l’OM, sa belle carrière à l’Inter Milan et sa retraite dans le respect à Manchester United. Puis ses débuts sur le banc à Bordeaux, sa nomination comme sélectionneur de l’équipe de France. Sa riche carrière a animé la mienne de journaliste, me pourrissant au passage quelques soirées en famille.

 

Un détestable procès d’intention

Bref, je suis ami avec Laurent Blanc. Ce qui veut dire que je ne suis ni sa maman, ni même son agent ou son avocat. Et pourtant, depuis la naissance de la rumeur de son arrivée à Paris jusqu’à son officialisation juste avant la reprise, que n’a-t-on pas entendu à son sujet ?

Entre ceux qui le font passer pour un  pathétique looser, ceux qui disent qu’il n’est qu’un sixième ou septième choix et les autres qui annoncent d’ores et déjà qu’il va se faire bouffer tout cru par Zlatan Ibrahimovic. On se demande pourquoi Blanc a choisi d’entraîner le PSG, tant cette mission est bien au-dessus de ses si faibles capacités.

Par principe, je déteste les procès d’intention. Et celui-là est un cas d’école. Je n’ai, par exemple, et même si ce n’est qu’un détail, ni lu ni entendu que Laurent Blanc parlait couramment l’italien. Je n’ai quasiment pas lu ou entendu qu’il avait conduit les Girondins de Bordeaux en quarts de finale de la Ligue des champions pour sa seule campagne d’entraîneur. Je n’ai quasiment pas lu et entendu que Laurent Blanc était resté vingt-trois matchs invaincu avec l’équipe de France.

Non, Blanc est un loser, un mou et un fainéant. Cette dernière image, aujourd’hui solidement ancrée, il la doit à Noël Le Graët qui lui a reproché de ne pas lui répondre au téléphone. Le raccourci est un peu court. Dans tous les cas, les deux hommes ne s’entendaient pas. Entre eux, le courant n’est jamais passé, dès l’arrivée du Breton à la tête de la présidence de la Fédération française de football, huit mois avant l’Euro 2012.

Bien avant l’issue du tournoi, Blanc avait décidé de ne pas poursuivre l’aventure. Depuis, il est resté un an au calme en famille à Bordeaux. Ne répondant pas aux piques des uns et des autres, même à celle de Patrice Evra, qu’il avait pourtant replacé en équipe de France, ce qui n’était quand même pas l’idée du siècle après Knysna.

 

Les moyens de gagner le titre de champion de France

Si Laurent Blanc a eu un tort en équipe de France, c’est de faire confiance à un groupe, à certains talents, qui n’ont, ni en termes de comportement ni de rendement, et encore moins d’investissement, répondu à ses attentes certainement beaucoup trop grandes.

Il est donc quand même effarant de voir une telle défiance envers «le Président». Sans compter que tous ceux qui pleurnichent depuis l’arrivée des Qatariens à la tête du PSG sur le manque de reconnaissance du football français dans le club de la capitale pourraient se réjouir du retour d’un coach français sur le banc parisien.

Et cela un an et demi après le limogeage injuste d’Antoine Kombouaré, qui avait terminé les matchs aller de la saison 2011-2012 avec quarante points au compteur. Avec son fidèle adjoint, Jean-Louis Gasset, et Claude Makelele, toujours présent, il a, soyons francs, un effectif qui devrait (doit ?) lui permettre d’être champion même si la menace monégasque sera sûrement plus forte que tout ce que le PSG a pu connaître en Ligue 1 la saison dernière.

D’autant que Thiago Silva et Zlatan Ibrahimovic, par agents interposés, ont déjà fait savoir que Blanc avait leur soutien et qu’ils seraient encore parisiens la saison prochaine, ce qui n’était nécessairement pas scellé dans le bronze depuis l’obtention du titre.

A Laurent Blanc de réussir. Ce serait bien pour le foot français, qui n’envoie tout de même que des signaux flamboyants à travers le monde depuis quelque temps. Et pour faire taire les sceptiques. Tous.

 

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