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Hockey Subaquatique : un palet sous-marin

Les participants retiennent leur souffle [CC/Hu Totya]

Si le hockey subaquatique reste méconnu en France, il a pourtant son championnat et un palmarès international à faire pâlir le foot français. Mêlant apnée, hockey et natation, cette discipline espère obtenir, un jour, le statut de sport de haut niveau.

 

Difficile de suivre une partie de hockey subaquatique sans se mouiller. Si la retransmission des championnats importants se fait généralement sur grand écran, grâce à des caméras aquatiques, il n’est pas rare que certains spectateurs se jettent à l’eau, munis, à l’instar des joueurs, d’un masque et d’un tuba, pour suivre le jeu. Car dans cette discipline, tout se passe au fond de la piscine.

Pendant deux mi-temps de quinze minutes, deux équipes composées chacune de six joueurs doivent faire rentrer sous l’eau un palet de 1,3 kg dans le but du camp adverse en utilisant une crosse spécifique.

Sous le regard de trois arbitres, deux subaquatiques et un hors de l’eau, les joueurs alternent les phases de jeu sous l’eau et à la surface pour récupérer leur souffle. En cas de fatigue, ils peuvent faire appel à un des quatre remplaçants de leur équipe. Seul sport collectif subaquatique en France, cette discipline dépend de la Fédération française d’études et de sports sous-marins (FFESSM).

 

 

Une technique de jeu harmonisée

Pratiquée dans une trentaine de pays, elle a vu le jour en octobre 1954 dans le sud de l’Angleterre grâce à un certain Alan Blake. Réinventée ensuite en Afrique du Sud et aux Etats-Unis, elle débarque en France au printemps 1968. Joué dans certains pays avec des bouteilles de plongée, dans d’autres avec des crosses longues de hockey sur glace, le hockey subaquatique met un certain temps avant d’uniformiser ses règles.

Il faudra attendre le début des années 1980 pour que les différentes fédérations dans le monde s’accordent sur le visage à donner à ce sport. Afin de gagner en vitesse et en maniabilité, les bouteilles de plongée deviennent interdites et la taille des crosses est réduite.

Depuis cette date, un championnat du monde est disputé tous les deux ans et a déjà été remporté quatre fois par les Français (1998 2007, 2008 et 2009). Car si, dans l’hémisphère Sud, le hockey subaquatique est largement représenté par les pays anglo-saxons (Australie, Afrique du Sud et Nouvelle-Zélande), dans l’hémisphère Nord, la France fait partie, avec l’Angleterre, des nations phares. Le hockey subaquatique français se tient donc au sommet de la hiérarchie mondiale depuis une dizaine d’années. Pourtant, il ne bénéficie d’aucune reconnaissance officielle.

«Pour avoir le statut de sport de haut niveau, le chemin est très long», explique Yannick Morin, président de la commission de hockey subaquatique de la FFESM. Nous avons déposé un dossier. Il faut ensuite attendre qu’il soit validé par le ministère de la Jeunesse et des Sports, qui accorde aujourd’hui le statut de haut niveau au compte-gouttes.»

 

L’avenir est prometteur

En attendant, cela n’empêche pas les passionnés d’organiser des championnats nationaux et de participer aux compétitions internationales, même si cela n’est pas toujours évident pour les joueurs d’allier leur passion et leur profession. «Les joueurs sont amateurs, poursuit Yannick Morin. Ils ont tous une activité professionnelle à côté. Il n’est donc pas toujours facile pour eux de gérer le planning des compétitions avec celui de leur activité, notamment pour ceux qui pratiquent le hockey subaquatique à très haut niveau, puis - qu’ils doivent effectuer des stages avec l’équipe de France, des déplacements à l’étranger, etc.»

Aujourd’hui, en France, 5 000 personnes pratiquent le hockey subaquatique. Parmi elles, 15 % ont moins de 18 ans et 10 % sont des femmes. Des chiffres qui permettent à Yannick Morin d’envisager l’avenir sereinement, lui qui a commencé ce sport il y a trente ans, à une époque où les joueurs pouvaient presque se compter sur les doigts de la main.

 

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