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Pierre Ménès : mon équipe de France de "rêve"

Pierre Ménès, chroniqueur de Direct Matin.[MERIADECK POUR DIRECTMATIN]

Grand connaisseur de la planète foot, Pierre Ménès propose une sélection très décalée, entre clins d’œil et vérités cachées.

Soyons bien clairs dès le dé­but. Il ne s’agit pas d’une sélection. Loin de là. Si je devais jouer au «DD», après avoir joué au Lolo, mon onze-type pour les Bleus serait assez éloigné de celui qui se trouve actuellement devant vos yeux ébahis par tant de bonheur.

Non, pour m’amuser, vous savez à quel point je peux être taquin parfois, j’ai construit une équipe de France avec onze petites histoires vraies, hélas pour certains. Elles donnent un éclairage finalement assez juste de l’état de notre équipe de France.

Il y a les chics types, dont on ne parle pas assez, et les moins recommandables, dont on n’a que trop parlé. Evidemment, pour entraîner ce onze d’élite, j’ai également choisi un entraîneur. Et encore une fois, pas n’importe lequel…

Amusez-vous bien et passez d’excellentes fêtes. On se retrouve en 2013 pour de nouvelles aventures que nous entamerons avec le Ballon d’or. Insoutenable suspense…

Faites attention à vous et soyez heureux.

Je vous embrasse.

Pierrot.

 

> Entraîneur : RAYMOND DOMENECH


Rene van Bakel / AFP/Archives

Rien que pour rigoler un bon coup, j’aimerais bien revoir Raymond Domenech coacher Evra, Nasri, Benzema ou Ribéry, quatre joueurs qu’il a doucement câlinés dans son autobiographie Tout seul.

Evidemment, Domenech a fait beaucoup d’erreurs à la tête des Bleus mais son témoignage montre combien certains joueurs ne sont que des égoïstes aux mentalités de petites frappes. Rien que pour ça, son livre n’a pas été inutile.

 

> Gardien : HUGO LLORIS

FRANCOIS NASCIMBENI / AFP

Quand j’entends que le footballeur français a une mauvaise image, je ne peux m’empêcher de penser à lui. Impeccable durant l’Euro, magique en Espagne pour l’exploit tricolore de l’année, Hugo Lloris a dû quitter un Olympique Lyonnais en mal de liquidités.

Arrivé comme un chien dans un jeu de quilles à Tottenham, face à un entraîneur pour le moins bizarroïde (Villas Boas) et un gardien adoré (Friedel), il a mis tout le monde au garde-à-vous.

 

> MATHIEU DEBUCHY

Nicolas Tucat / AFP

Savoir partir, pouvoir partir. Dans le foot, cette équation est souvent très dure à appliquer avec justesse. Arrivé, à son goût, au bout de son histoire avec le Losc, Debuchy a voulu partir. Il a rêvé de Newcastle, du Real même. Mais il s’est heurté au veto de ses dirigeants. Du coup, il est resté dans le Nord et son enthousiasme en a clairement pris un coup.

Il n’empêche qu’il est devenu le n° 1 à son poste en équipe de France. Et qu’en attendant une autre histoire, il peut déjà se satisfaire de cette performance.

 

> MAMADOU SAKHO

FRANCK FIFE / AFP

Depuis l’arrivée de Carlo Ancelotti, rien n’est simple pour Mamadou Sakho au PSG. Dès la moindre erreur, le capitaine parisien saute. Normal, il faut bien faire jouer Alex, recruté et par QSI et par le technicien transalpin. Une situation assez injuste qui lui a coûté une place dans le groupe pour l’Euro et qui rend, encore aujourd’hui, sa situation précaire. La différence, c’est que Deschamps en a fait un titulaire en sélection et qu’il n’a pas démérité depuis le début de la saison. Sera-t-il encore longtemps parisien ?

 

> PHILIPPE MEXES

FRANCK FIFE / AFP

Je suis jaloux, je n’ai pas sorti la vacherie de l’année. Après son retourné exceptionnel à Anderlecht, un journaliste milanais a dit «le plus mauvais joueur a marqué le plus beau des buts». Tout un symbole pour un joueur à la carrière pour le moins irrégulière.

Indiscutable avec Blanc, jamais appelé avec Deschamps, globalement très décevant à l’Euro, puis en grosse difficulté avec le Milan AC, Philippe Mexès est toujours capable de revenir de nulle part. Même si pour les Bleus, ça semble tout de même un rien compliqué.

 

> PATRICE EVRA

Patrick Herzog/AFP

Encore un qui a profité de l’arrivée de Deschamps pour retrouver une bonne longueur sur la concurrence et notamment sur Gaël Clichy.

Capitaine à Manchester United mais toujours aussi médiocre en sélection, même s’il a été bon en Espagne, Patrice Evra reste aussi insupportable dans sa communication, oscillant entre gigantesque melon et vilaine provocation. L’opinion publique, qui en fait, à juste titre, un des grands responsables de la grève de Knysna ne lui pardonne rien. On peut difficilement lui donner tort.

 

> SAMIR NASRI

AFP/Archives

On est sans nouvelle de lui depuis l’Euro et, pour tout dire, ça ne nous manque pas. Son début de saison à City est chaotique.

Pas vraiment titulaire, trop rarement décisif, il a disparu de la sélection depuis l’Euro où il a accumulé les mauvais comportements avec les médias, ce qui n’est pas si grave, mais aussi avec ses coéquipiers, ce qui l’est beaucoup plus. Clairement, Didier Deschamps n’en veut plus. Difficile de lui donner tort. A lui seul, il a su cristalliser tout ce que les gens ne supportent plus avec les Bleus. C’est bien sa seule performance.

 

> YANN M’VILA

Damien Meyer / AFP

Quand la France profonde, bref pas toujours la plus fine, réclame une tête, il est commode de céder à cette tentation. En faisant le mur du Havre pour aller en boîte à Paris en plein rassemblement de l’équipe de France Espoirs, Yann M’Vila a servi sa tête sur un plateau à tous ceux qui voulaient un bouc émissaire. Le Rennais n’est évidemment pas un saint, mais deux ans de suspension, ça fait lourd quand même. A lui d’inverser la tendance. Il a le football en lui pour y parvenir.

 

> MATHIEU VALBUENA

Bulent Kilic / AFP

Le petit meneur marseillais peut être exaspérant. Il explose comme du pop-corn au moindre contact, hurlant de douleur comme s’il venait d’être électrocuté. Mais il y a l’autre facette de Mathieu Valbuena. Celle qui force l’admiration.

Il est le meilleur Marseillais et à chaque fois qu’il porte le maillot de l’équipe de France, il ne déçoit jamais. Récompensé par un but sensationnel en Italie, on rêverait de voir tous les joueurs tirer 100 % de leurs qualités, comme lui. Et rien que pour ça, il est respectable.

 

> YOANN GOURCUFF

AFP/Archives

Yoann Gourcuff va mieux. Ce n’est pas encore l’extase bordelaise, mais la deuxième partie de l’année 2012 a été rassurante pour le meneur lyonnais malgré une blessure au genou en début de saison. Dans un effectif de l’OL bien plus joueur que les années précédentes, le Breton a retrouvé le sourire, de bonnes sensations et a même fait son retour en sélection en Italie.

Et on se prend à espérer de le revoir à son meilleur niveau. Il est encore jeune et a bien du talent. A condition qu’on le laisse un peu en paix.

 

> FRANCK RIBERY

FRANCK FIFE / AFP

Après l’Afrique du Sud, il était probablement le joueur tricolore le plus détesté, ce qui était d’ailleurs assez injuste. Accablé par une mauvaise sortie télé en tongs et une histoire privée, le Munichois se faisait systématiquement conspuer au point que le maillot bleu semblait peser des tonnes sur ses épaules.

Alors, Ribéry s’est battu. Sans grande réussite dans un premier temps, comme à l’Euro, mais avec une vraie bonne volonté. Depuis, il va beaucoup mieux tandis qu’il vole avec le Bayern. Il n’a sûrement pas encore tout dit.

 

> KARIM BENZEMA

FRANCK FIFE / AFP

Quand je parle des joueurs qui tirent 100 % de leurs qualités, je ne pense jamais au Madrilène. Si la saison dernière, il avait largement devancé Higuain dans la hiérarchie du Real, il a réellement régressé cette saison, où il n’est clairement plus titulaire.

Quant à son attitude en sélection, quelques passes décisives par-ci par-là ne feront pas oublier qu’il ne marque jamais, et surtout que son degré de motivation est plus que décevant. En qualité pure, c’est le meilleur joueur français. On aimerait bien que ça se voit sur le terrain.

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