En direct
A suivre

Tony Estanguet met fin à sa carrière

Le Français Tony Estanguet, sacré champion olympique de canoë (C1), aux JO de Londres le 31 juillet 2012. [Olivier Morin / AFP] Le Français Tony Estanguet, sacré champion olympique de canoë (C1), aux JO de Londres le 31 juillet 2012. [Olivier Morin / AFP]

 

Triple champion olympique de canoë slalom depuis cet été, a annoncé jeudi à Pau "mettre un terme à (sa) carrière internationale", en attendant de pouvoir siéger au Comité international olympique (CIO), où son élection est pour l'instant suspendue.

Le 11 août, le céiste palois avait été élu, avec trois autres athlètes, à la commission des athlètes du CIO, pour huit ans. Mais cette élection avait ensuite été suspendue et soumise à la décision du Tribunal arbitral du sport (TAS).

Estanguet, champion olympique en C1 à Sydney (2000), Athènes (2004) et Londres (2012), s'est déclaré "tranquille, serein", au moment d'arrêter la compétition, près de 30 ans après avoir découvert ce sport dans les eaux du Gave de Pau.

Tout en assurant qu'il garderait "un pied dans le sport de haut niveau".

"Je ne pars pas usé, en conflit avec mon sport", a déclaré le sportif, âgé de 34 ans, "conscient des responsabilités que (lui) donnent (ses) trois médailles d'or".

Faisant le bilan des dernières années qui l'ont vu conquérir sa troisième médaille d'or olympique devant l'Allemand Sideris Tasiadis, le cadet des frères Estanguet -son aîné, Patrice, avait été médaillé de bronze en C1 à Atlanta- a reconnu qu'il avait vécu "une superbe Olympiade", avec en prime deux titres de champion du monde en 2009 et 2010.

"Je me suis délecté de chaque instant, mais c'est le moment (d'arrêter)", a-t-il admis, avant de verser quelques larmes.

Présente aux côtés de son époux, également triple champion du monde (2006, 2009, 2010) et triple champion d'Europe, Laëtitia Estanguet a reconnu avoir "encore un peu de mal à y croire": "Je lui ai même demandé pourquoi il ne continuait pas", a-t-elle insisté, jugeant son mari "si beau sur un bateau".

Plus prosaïque, Philippe Graille, le directeur technique national, présent jeudi au stade d'eaux vives Pau-Pyrénées, a regretté que la Fédération perde "son ambassadeur et sa locomotive". "Tony nous a propulsés dans le haut-niveau", a-t-il admis.

Impression confirmée par le kayakiste Boris Neveu, compagnon d'entraînement de Tony Estanguet depuis quatre ans: "On perd la référence de notre monde", a-t-il déclaré, même si selon lui "l'équipe de France a les gens qu'il faut pour rester sur les podiums".

"Et puis, Tony ne sera pas très loin", s'est-il rassuré.

Même sentiment pour Bertrand Daille, le patron des équipes de France, qui avoue ressentir "une grande perte" et aurait été "ravi" qu'Estanguet continue un an de plus: "Mais je suis avant tout heureux qu'il parte sur cette grande victoire. Heureux", a-t-il conclu.

Désormais s'ouvre un nouveau chapitre de la vie de Tony Estanguet, à la commission des athlète du CIO. Mais avant cela, le céiste devra attendre la décision du TAS sur les recours déposés après la disqualification des candidats japonais et taïwanais.

"On attend. On m'a dit que la décision n'arriverait pas avant la fin du premier trimestre 2013", a poursuivi le Palois: "Mais, membre du CIO ou non, j'ai de toute façon envie de m'investir sur ce registre, au plan international ou via le Comité national olympique".

Lors de l'élection, Estanguet n'avait fini que 4e et si le candidat nippon, arrivé en tête, était relancé dans la course, il pourrait donc se retrouver éliminé.

"La France et le sport français doivent être ambitieux", a soutenu le champion, porte-drapeau de l'équipe de France olympique aux Jeux de Pékin.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités