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Les rugbymen de l’équipe du Japon escrimeurs d’un jour

Enfiler sa tenue d'escrimeur, tout un art pour un rugbyman. Enfiler sa tenue d'escrimeur, tout un art pour un rugbyman.[EB]

L’équipe de rugby du Japon, en tournée en Europe pour y disputer plusieurs tests matchs, n’hésite pas à s'initier à de nouvelles disciplines. La petite diversion sportive que se sont offerts les rugbymen japonais en s’essayant à l’escrime rappelle combien le rugby, même au plus haut niveau, demeure un sport de gentlemen, avec un ballon ovale, ou de gentilhomme, un sabre à la main.

Car les gros bras du pays du Soleil levant n’ont pas hésité une seconde à se frotter à une discipline bien française, l’escrime. Ce sport de combat se pratique dans la langue de Molière, quel que soit le niveau des tireurs (ndlr : escrimeurs). Les rugbymen japonais, culturellement rompus au judo et à ses règles de respect et d’engagement, n’ont finalement pas été si dépaysés que cela en enfilant veste, gant et masque d’escrime.

Escrime et rugby, des valeurs à partager

Tout commence lorsqu’un des membres de la Fédération française de rugby en charge de l’accueil des délégations étrangères, Gilles Mège, accueille ses homologues japonais. Il s‘agit de trouver un terrain d’entraînement pour le XV nippon, ainsi que des lieux de villégiature en région parisienne, à Biarritz où ils affrontent une sélection du Pays basque le 21 novembre et au Havre, où Les Barbarians (ndlr : une sélection d’internationaux français et étrangers) recevront le Japon le 25 novembre. Au fil des échanges, des amitiés se lient, on s’intéresse à l’autre, on discute, on boit un coup. Gilles Mège en arrive à évoquer sa passion pour l’escrime.

La suite est affaire de curiosité et d’ouverture d’esprit. Gilles propose de mettre en place, avec la collaboration de son club d’escrime du PUC (Paris Université Club), un après-midi « découverte » à l’attention du XV japonais. Le 5 novembre à 15 heures, c’est un car rempli de musculeux athlètes qui arrive à la salle d’armes de la Cité universitaire de Paris où les escrimeurs du PUC s’entraînent habituellement. Organisation parfaite. Une boutique d’escrime, Cartel, est sollicitée pour prêter le matériel aux vingt joueurs présents et aux quelques membres du staff technique, des chaises au nom de chaque rugbyman sont prêtes, avec matériel, bouteille d’eau et lame. Trois maîtres d’armes animent la séance pour « tester » l’aptitude des joueurs japonais à s’essayer au sabre, l’une des trois armes de l’escrime.

Tels les Wako, les rugbymen japonais font preuve de belles dispositions sabre à la main

S’habiller, d’abord. Malgré le XXL brodé à l’intérieur des vestes, certains Japonais ont bien du mal à enfiler leur nécessaire protection. Echauffement, mise en jambes, exercices sans arme ensuite. Pour une fois, ce n’est pas Eddie Jones qui dirige l’entraînement de ses troupes. Le mythique coach australien, finaliste de la Coupe du monde 2003 avec les Wallabies, sue tout autant que ses joueurs. Enfin, on touche le sabre. Tel les Wako, ces pirates japonais qui pillaient les côtes chinoises et coréennes entre le XIIIe et le XVIe siècle, les rugbymen se montrent fort habiles l’arme au poing. Les consignes sont respectées, les exercices assimilés, leurs aptitudes de sportifs de haut niveau contribuent à rendre facile un sport qui ne l’est pourtant pas.

La vivacité des déplacements, les parades qui viennent naturellement, la tonicité musculaire de ces athlètes, donnent à l’expérience une dimension supplémentaire. Venus pour s’amuser et découvrir un sport, les rugbymen japonais se prennent au jeu, l’esprit de compétition refait surface et la sueur coule sous les masques. Bientôt la salle d’armes résonne des cris qui accompagnent chaque touche. Le pari est gagné, les rugbymen japonais, si joueurs sur le pré, n’ont pas usurpé leur réputation le sabre à la main.

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