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Murray, le rebelle écossais devenu héros britannique

Ecossais élevé sur la terre battue catalane et plus à son aise sur les surfaces dures new-yorkaises que sur le gazon anglais de Wimbledon, Andy Murray est définitivement devenu le héros du tennis "british" avec sa victoire à l'US Open lundi soir [AFP] Ecossais élevé sur la terre battue catalane et plus à son aise sur les surfaces dures new-yorkaises que sur le gazon anglais de Wimbledon, Andy Murray est définitivement devenu le héros du tennis "british" avec sa victoire à l'US Open lundi soir [AFP]

Ecossais élevé sur la terre battue catalane et plus à son aise sur les surfaces dures new-yorkaises que sur le gazon anglais de Wimbledon, Andy Murray est définitivement devenu le héros du tennis "british" avec sa victoire à l'US Open lundi soir.

Premier vainqueur britannique d'un tournoi du Grand Chelem depuis 76 ans et Fred Perry, Murray aura dû attendre d'avoir 25 ans pour se débarrasser de son étiquette de "monsieur Grognon" mal aimé.

Né le 15 mai 1987 en Ecosse, Andy Murray avait pourtant le profil idéal pour être le chouchou des médias et du grand public. A l'âge de huit ans, il est le témoin d'une tuerie dans son école de Dunblane: Thomas Hamilton, un chômeur de 43 ans, lourdement armé, abat 16 élèves et un professeur puis se suicide. Andy échappe aux balles, caché sous un bureau chez le proviseur.

Il rechignera toujours à se confier sur cet épisode. Et ses qualités de joueur de tennis l'éloignent des brumes écossaises, avec deux ans passés à l'adolescence dans une académie de tennis à Barcelone.

Remarqué dès sa première apparition en Grand Chelem en 2005, à 18 ans, sur l'herbe de Wimbledon, il contraint l'Argentin David Nalbandian à un combat en cinq manches. Le jeune Ecossais, toujours accompagné de sa mère et dont le grand frère Jamie est un bon spécialiste de double, est le futur champion qu'attend le tennis britannique, celui qui doit enfin succéder à Perry. Et réussir là où Tim Henman, l'Anglais aux allures de gendre idéal, a échoué.

Mais un an plus tard, il commet LA faute qui lui met le grand public anglais à dos: à la veille de la Coupe du monde de football 2006, il concède qu'il va soutenir "n'importe qui sauf l'Angleterre". Puis, avec sa préférence maintes fois affichée pour le tournoi de Flushing Meadows plutôt que pour Wimbledon, il aggrave son cas.

Un patriotisme mis en doute

Son "Ecossitude" revendiquée et son forfait pour le 1er tour de la Coupe Davis en février 2008 font encore grossir le nombre de ses détracteurs. Parmi lesquels le tabloïde anglais Daily Mail, qui met en doute son patriotisme avec cette manchette: "Andy veut-il jouer pour la Grande-Bretagne ?".

Face au très BCBG Henman, le grand échalas écossais aux cheveux désordonnés a du mal à se faire aimer.

Quatre ans plus tard, c'est pourtant chose faite. Avec l'aide d'un conseiller en communication, un ancien rédacteur en chef du redoutable tabloïde The Sun, il réussit à amadouer la presse britannique. Et ses larmes après sa quatrième défaite en finale d'un tournoi du Grand Chelem, début juillet, à Wimbledon, face au Suisse Roger Federer, lui offrent le soutien populaire.

Deux mois encore, et la mue est désormais complète. Le perdant magnifique est devenu un "winner". Médaille d'or en simple aux JO de Londres, avec une revanche face à Federer, puis tournoi du Grand Chelem enfin, avec cette finale victorieuse contre Djokovic à New York.

"Peu de voyages sportifs ont été faits avec tant de bagages, et Murray ressemblait à une puce tentant de gravir une montagne avec un piano sur le dos", commentait mardi le quotidien britannique The Guardian, conquis, dans son édition internet.

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