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La Roja, génie de l’ennui

Durant tout l'Euro 2012, l'intarissable grande gueule Pierre Ménès livre tous les jours son analyse de la compétition sur le site et dans les colonnes de Direct Matin.[AFP]

A 48 ans, Pierre Ménès est une figure du paysage footballistique français. Ancien reporter à L’Equipe, cette intarissable grande gueule officie aujourd’hui en qualité d’expert pour le Canal football club. Pendant l’Euro 2012, il a carte blanche pour s’exprimer tous les jours dans nos colonnes.

L’Espagne est donc toujours en course pour cet incroyable triplé Euro-coupe du Monde-Euro, jamais vu dans l’histoire du foot.

Pourtant, plus les tournois et les matchs passent et moins cette équipe séduit. On a longtemps loué le jeu de la Roja, cette sarabande collective effrayante qui rend ivre son adversaire pour le faire au final exploser. Du coup, tout le monde a pris le pli de ne pas jouer contre l’Espagne. Laurent Blanc avait fait le choix d’une tactique très défensive, et même s’il a encaissé un but à la 19e minute, les Espagnols ont été fort peu dangereux. Contre le Portugal, qui a globalement évolué à neuf derrière et Cristiano Ronaldo devant, on n’a quasiment rien vu non plus. C’est toute la différence entre l’étouffement et l’empoisonnement.

Il y a évidemment des explications tactiques à cela. Vicente Del Bosque ne peut pas compter sur son buteur du Barça, David Villa, insuffisamment remis d’une fracture de la jambe. Et derrière, c’est tout de suite moins bien. Fernando Tor­res n’est que l’ombre de lui-même, Negredo n’est pas au niveau et Llorente reste aux abonnés absents.

Du coup, le coach ibérique fait jouer Cesc Fabregas en pointe, Silva à droite et Iniesta à gauche, soit trois milieux offensifs. Ca manque donc inévitablement de percussion. Ajoutez à cela la forme très moyenne de Xavi et on commence à mieux comprendre pourquoi il devient si compliqué pour l’Espagne de marquer. Elle est devenue bien plus dangereuse en prolongation lorsque Pedro, un vrai ailier, est entré et qu’Iniesta a reculé à la place de Xavi à la création.

Du coup, l’Espagne mise clairement sur sa défense. Avec une doctrine d’une lumineuse évidence : «Tant que nous avons le ballon, l’adversaire ne peut pas attaquer.» D’accord, ce n’est pas la fête à regarder, c’est même parfois très irritant. Mais on a si souvent vu des équipes remporter des prestigieux trophées en bétonnant. Laissez-moi me souvenir… Ah oui, Chelsea, il y a à peine quelques semaines ?

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