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Des prêtres au camp de Dachau

Service religieux dans la chapelle de Dachau peu après la libération du camp. [ERIC SCHWAB / AFP]

Il y a soixante-dix ans jour pour jour, le 29 avril 1945, les troupes américaines libéraient le camp de Dachau, situé dans le sud de l’Allemagne. Parmi les quelque 32 000 détenus qui s’y trouvaient alors, figuraient de nombreux prêtres venus de toute l’Europe.

 

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C’est cet aspect méconnu de l’Histoire qu’a voulu mettre en lumière Guillaume Zeller dans La baraque des prêtres, Dachau 1938-1945 (éd. Tallandier). Il y rappelle que 2 579 prêtres, séminaristes et évêques ont été déportés et regroupés dans le camp de concentration situé près de Munich, et que plus d’un millier d’entre eux y sont morts. Certains ont payé leur opposition au régime nazi et à son entreprise d’extermination, d’autres encore leur nationalité polonaise.

Impuissant à éviter leur déportation, le Vatican a toutefois obtenu que les religieux soient regroupés dans le même camp, et qu’ils aient droit à une chapelle. Celle-ci sera la seule autorisée dans l’ensemble du système concentrationnaire nazi. Elle permettra à certains de tenir face à la barbarie, en leur donnant le moyen de préserver leur humanité. «Ces hommes d’Eglise s’efforcent de maintenir les vertus de foi, d’espérance et de charité», explique Guillaume Zeller.

Un épisode, survenu lors de l’hiver 1944-1945, illustre ce dévouement. Alors qu’une épidémie de typhus décime les prisonniers et que les SS et les kapos désertent les baraquements, plusieurs dizaines de prêtres s’enferment volontairement dans les bâtiments pour venir en aide aux malades. Certains le paieront de leur vie. Cette attitude héroïque a été reconnue par l’Eglise, cinquante-six ecclésiastiques morts à Dachau ayant été béatifiés. Et aujour­d’hui, le camp de Dachau demeure le plus grand cimetière de prêtres catho­­liques du monde. 

 

Liberation of Dachau in Color par brest44

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