Son orthographe a fait faire aux biographes récents d’énormes confusions. Il existe en effet trois Habib. Mais celui que nous fêtons aujourd’hui s’écrit habituellement «Abibe».
Le nôtre donc, Abibe, vivait à Bardiaboch (Perse). En 326, le roi Sapor décide d’arrêter les chrétiens. Deux frères, Jonas et Barachise, demandent à visiter la prison. Ils y trouvent neuf chrétiens emprisonnés et maltraités : Zanitas, Lazare, Marotas, Narsès, Sembeeth, Sabas, Marès, Elie et Abibe.
Jonas et Barachise sont surpris à encourager ces prisonniers. A leur tour, ils sont arrêtés et seront exécutés deux jours plus tard. Leurs corps furent rachetés aux autorités pénitentiaires et ensevelis par d’humbles chrétiens. En 1327, on retrouva intact le corps d’Abibe. Beaucoup de miracles eurent lieu lors de cette ostension des reliques.
Pensée spirituelle :
«En cruauté impitoyable, l’homme ne le cède à aucun tigre, à aucune hyène.» (Arthur Schopenhauer)
Courte prière :
«Ô Seigneur, fais-moi la grâce de ne jamais ennuyer les autres avec mes peines.» (Lucien Jerphagnon)
Éphéméride du 27 mars :
En 1697, un événement mineur mais amusant : à l’audience du pape, le cardinal Ottoboni (1667-1740) fit tomber adroitement les lunettes de sa Sainteté d’une table auprès de laquelle ils étaient en conversation, en sorte qu’elles se cassèrent. Et ayant fait semblant d’être fâché, il dit qu’il méritait une rude mercuriale et tira aussitôt de sa poche une nouvelle paire de lunettes, avec un magnifique étui dont il fit présent à Innocent XII (1615-1700). Ces lunettes sont très convenables à la vue et l’on voit autour de leur cercle cette inscription en gravure : «Oculi mei semper ad Dominum», c’est-à-dire : «Mes yeux sont toujours élevés vers le Seigneur.» Et leur étui qui a été réalisé à Paris est si artistiquement ouvré, qu’on dit qu’il a coûté jusqu’à vingt-cinq pistoles.