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L'ambassadeur français à l'ONU cherche toujours son logement

Le nouvel ambassadeur de France aux Nations unies François Delattre, le 14 juillet 2014 à Washington [Mandel Ngan / AFP/Archives] Le nouvel ambassadeur de France aux Nations unies François Delattre, le 14 juillet 2014 à Washington [Mandel Ngan / AFP/Archives]

Le nouvel ambassadeur de France aux Nations unies a été contraint de reprendre sa recherche de logement à Manhattan après avoir été décrété persona non grata dans l'immeuble abritant le duplex qu'il convoitait, en raison de son agenda mondain.

 

La presse s'était fait l'écho d'une offre du gouvernement français portant sur 7,2 millions de dollars pour l'achat d'un magnifique duplex Art Déco de 14 pièces niché dans l'un des immeubles les plus en vue de l'île de Manhattan, le River House, surplombant l'East River, construit en 1931.

Mais le syndicat de copropriété des habitants de l'immeuble, appelé à se prononcer sur l'arrivée de ce futur voisin, a imposé de telles restrictions sur le nombre de fêtes et de réceptions que le nouvel ambassadeur François Delattre pouvait donner, que la transaction a été annulée.

"Le syndicat de copropriété a essayé d'être aussi accommodant qu'il le pouvait mais, au final, le gouvernement français et l'ambassadeur ont estimé que cet arrangement ne leur convenait pas et ils ont décidé de passer à autre chose", a expliqué Pat Wheatley, courtier pour l'agence immobilière Sotheby's, qui a géré l'offre française.

Résultat: l'appartement d'environ 460 m2 comportant notamment cinq chambres et cinq salles de bains, plusieurs salles de réception et offrant une vue panoramique sur l'East River et la ville de New York, est de nouveau sur le marché, pour 8,2 millions de dollars.

Le Wall Street Journal a avancé que le projet de l'ambassadeur français de s'installer à River House avait été contré par la campagne acharnée menée par l'une des habitantes de l'immeuble, la mondaine Elizabeth Kabler.

Une vue de la façade du River House, l'un des immeubles les plus en vues de Manhattan, où l'ambassadeur de France à l'ONU souhaitait acheter un appartement, photographié le 26 juillet 2014 [Timothy A. Clary / AFP]
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Une vue de la façade du River House, l'un des immeubles les plus en vues de Manhattan, où l'ambassadeur de France à l'ONU souhaitait acheter un appartement, photographié le 26 juillet 2014

Fille d'une ancienne chef du protocole du président Ronald Reagan et belle-fille d'un ancien ambassadeur américain au Royaume-Uni, selon le quotidien, elle a adressé un courrier à ses voisins leur expliquant qu'il n'était pas "dans leur intérêt de cohabiter avec des émissaires étrangers qui sont, pour une large part, hors de portée de la loi".

La mission française auprès des Nations unies s'est refusée à tout commentaire, mais plusieurs sources proches du dossier ont expliqué que l'immeuble était "particulièrement restrictif" en ce qui concerne l'agenda social de l'ambassadeur.

 

- 'Un merveilleux résident potentiel' -

 

Il n'est pas rare que les immeubles de prestige à Manhattan imposent des règlements très précis à leurs habitants et que les syndicats de copropriété disposent d'une forme de droit de veto.

M. Delattre n'est pas le premier ambassadeur auprès des Nations unies à connaître cette mésaventure. Le représentant d'un autre grand pays a été contraint d'organiser des réceptions chez son adjoint, à cause des restrictions en vigueur dans son propre immeuble.

Mais, selon Pat Wheatley, il n'y a "pas de sanction" à l'encontre des diplomates qui considèrent comme faisant partie de leur mandat d'organiser souvent des réceptions ou d'inviter des personnes pour discuter autour d'un verre de la situation du monde.

"Ce n'est pas une tendance qui se développe", a-t-elle déclaré. L'ambassadeur français "est un merveilleux résident potentiel et je suis sûre qu'il trouvera une résidence appropriée dans laquelle il sera heureux de vivre", a-t-elle ajouté.

L'ambassadeur français est en quête d'un nouveau logement à Manhattan après la vente par son prédécesseur Gérard Araud du somptueux appartement situé sur Park Avenue, dans lequel il avait lui-même résidé.

Ce dernier, un duplex de 18 pièces, a été vendu pour 70 millions de dollars, soit bien au-dessus des 48 millions qui en étaient demandés. Cette vente a d'ailleurs créé un certain émoi dans le petit monde de l'immobilier new-yorkais, où les prix atteignent des sommets depuis quelques années.

 

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