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Présidentielle 2017 : l'élection est dans le pré

Comme chaque année, les politiques sont ­attendus, à partir de samedi, et jusqu’au 5 mars prochain, au Salon de l’agri­culture. [© Jerome Mars/SIPA]

A deux mois de la présidentielle, le rendez-vous est plus que jamais politique. Tout l’enjeu sera de répondre aux attentes d’un secteur en crise.

Une campagne à la campagne. Comme chaque année, les politiques sont attendus, à partir de samedi, et jusqu’au 5 mars prochain, au Salon de l’agri­culture, à Paris. Ce rendez-vous, d’ordinaire un passage obligé, sera cette année incontournable, tant les enjeux sont grands.

Car, élection présidentielle oblige, les candidats, au coude à coude dans les sondages, devront tenter de marquer des points en se présentant à l’écoute des territoires ruraux. Et convaincre un électorat exigeant et confronté à des difficultés, en ­attente de solutions concrètes pour son avenir.

Des politiques en quête de terroir

Le coup d’envoi du marathon politique sera donné par François Hollande, qui participera samedi à son dernier salon en tant que président. Les apparitions suivantes seront scrutées, l’agriculture ayant été peu traitée dans les débats.

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Entre les poignées de mains et les dégus­tations, les candidats «voudront dire toute la passion qu’ils ont pour l’agri­culture. Après, chacun pourra juger entre déclaration d’amour et preuves d’amour», a ironisé Stéphane Le Foll, ministre en charge du secteur. D’autant que, face aux politiques, les attentes sont grandes. «Le bilan de ce quinquennat n’a pas été positif pour l’agriculture», avait résumé dans Le Parisien Xavier Beulin, président du syndicat agricole FNSEA, la veille de sa disparition, dimanche.

Pour les candidats, tout reste à faire. D’autant que l’électorat paysan, historiquement ancré à droite, est en mutation, semblant tenté par le vote FN (19,5 % en 2012). Des ­cibles que Marine Le Pen veut convaincre en proposant la création d’une «politique agricole française». De son côté, Emmanuel Macron souhaite renforcer le dialogue. «L’agriculture, ce n’est pas quelque chose qu’on doit considérer d’en haut», estime-t-il, quand François Fillon défend un choc de simplification. Benoît Hamon plaide pour une transition écologique et alimentaire d’ici à 2025.

Un milieu en grande difficulté

La visite des candidats sera aussi l’occasion de mettre un coup de projecteur sur une filière en crise. Car, depuis de nombreuses années, les agriculteurs dénoncent une aggravation de leur situation.

En clair, la part de l’agriculture dans l’économie a baissé de moitié depuis les années 1980. En cause : une baisse des prix en continu depuis vingt-cinq ans. Les difficultés se sont aussi accumulées, entre la grippe aviaire cette année ou le changement climatique, impactant lourdement les récoltes. Une situation telle que l’an dernier, selon la MSA, la moitié des agriculteurs ont touché un revenu inférieur à 350 euros par mois. 

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