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La semaine de Philippe Labro : Trump à l’atterrissage, Macron au décollage

«Donald Trump a été élu par des Américains qui ont cru en ses promesses et ont aimé son rejet du système», explique Philippe Labro.[AFP]

Philippe Labro est écrivain, cinéaste et journaliste. Chaque vendredi, pour Direct Matin, il commente ce qu'il a vu, vécu et observé pendant la semaine. Un bloc-notes subjectif et libre.

VENDREDI 20 JANVIER

C’est le jour de Trump. Jusqu’ici, il était «président élu», mais pas «président». Et jusqu’à la dernière minute, Obama a voulu pleinement exercer tous ses pouvoirs – souvent à l’encontre du milliardaire. Mais ce petit jeu est terminé, et le mandat de Trump commence.

Nul ne sait, à vrai dire, à quoi il ressemblera, et il serait trop simple d’annoncer une catastrophe, de même qu’il serait bien difficile de prédire la réussite. Le monde, et l’Europe en particulier, ont affaire à un homme brutal, expéditif, capable de mensonge et de retournement de veste, convaincu qu’il a raison sur tout.

Malin, sans aucun doute, et susceptible de se référer à des membres de son cabinet qui sauront, peut-être, bien l’entourer et le conseiller. Il a été élu par des Américains qui ont cru en ses promesses et ont aimé son rejet du système. Il existe, aux Etats-Unis, en cours de mandat, ce qu’on appelle les «midterm elections», les élections à mi-parcours ; elles auront lieu dans deux ans.

Peut-être faudra-t-il attendre cette échéance pour juger si les Américains qui l’ont élu ont eu raison de le faire.

DU 16 AU 20 JANVIER

C’est le jour de Macron. Ou plutôt, les jours de Macron. A Nevers, à Clermont-Ferrand, l’autre jour à Lille, et, bien entendu, le 10 décembre dernier à la Porte de Versailles, à Paris, le jeune ex-ministre de l’Economie remplit les salles que d’autres ont bien du mal à combler. Les médias se sont emparés de son nom et de son visage. Il fait la une et les unes.

Les politologues, heureux d’avoir un nouveau grain à moudre, commencent à spéculer sur un possible (plausible ?) déplacement des forces dispersées de la gauche et de ce qui reste du PS vers cet homme dont le nom est désormais plus souvent prononcé qu’aucun autre dans les bistros, à la maison, au bureau, à la radio, à la télé.

Ça s’appelle le «momentum», c’est-à-dire le mouvement en avant dont le rythme s’accélère. Si vous menez 1-0 et que, dans la foulée, vous marquez un deuxième but, puis un troisième, le «momentum» est en action et les commentateurs sportifs y vont de leur expression favorite : – Ça devient compliqué pour les adversaires. Est-ce véritablement déjà «compliqué» pour Valls, Montebourg, Fillon, Le Pen ? Le «phénomène Macron» existe et quand une «bulle» n’éclate pas au bout d’un certain temps, on ne peut plus l’identifier comme une «bulle», mais comme… un événement.

A lire aussi : Présidentielle 2017 : le programme d'Emmanuel Macron

MERCREDI 18 JANVIER

Hollande avait-il raison, dimanche dernier, plutôt que de suivre le débat à la télé, d’aller voir Michel Drucker dans son Seul… avec vous aux Bouffes-Parisiens ? Cela a donné lieu à des blagues, des tweets, des considérations sur le peu d’intérêt du président sortant pour la primaire de son propre parti.

Certes, on peut estimer que ce n’était pas très bienveillant à l’égard de Valls, Peillon, Hamon et Montebourg, mais il avait raison, car c’est un bon spectacle. Drucker part en tournée dans toute la France. Il s’est révélé tout à fait capable de tenir, deux heures d’affilée, sans

entracte, dans un «one-man television show» assez original, bien écrit, et bien dit, livré par un homme tellement à l’aise avec sa voix, ses gestes, son propre corps, qu’on se dit qu’il a fait ça toute sa vie.

Il l’a fait, en effet, mais à la télé, avec des invités, et en différé – montage à l’appui. Là, il est seul, et la scène, «en direct», c’est bien plus périlleux, mais c’est aussi plus euphorisant. Il suffisait de rendre visite à ce perpétuel inquiet dans sa loge. Il était soulagé, et – enfin ! – heureux

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