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Fillon tourné vers l'Élysée

François Fillon à l'annonce des résultats de la primaire de la droite, le 27 novembre 2016. François Fillon à l'annonce des résultats de la primaire de la droite, le 27 novembre 2016. [Eric FEFERBERG / AFP]

Fort de sa victoire écrasante à la primaire de la droite dimanche 27 novembre, l’ancien Premier ministre peut désormais démarrer sa course pour la présidence de la République.

Son heure est arrivée.  François Fillon, qui fut de tous les gouvernements de droite depuis 1993 sans jamais attirer à lui les projecteurs (même Premier ministre, Nicolas Sarkozy en parlait comme de son «collaborateur»), a remporté ce dimanche 27 novembre, haut la main, la primaire de la droite et du centre.

Avec environ 67% des suffrages, il devient de facto candidat à la présidence de la République en 2017.  Après plusieurs semaines d’une campagne qui a su mobiliser les électeurs - quelque 4 millions de personnes se sont rendues aux urnes - la droite a désormais son champion attitré pour le printemps prochain. 

Un chef pour la droite

Libéral sur le plan économique, conservateur sur les questions de société, François Fillon incarne la droite française traditionnelle, qui signe avec cette victoire son retour sur le devant de la scène. Le député de Paris s’est d’ailleurs félicité hier soir d’avoir obtenu «une victoire de fond, bâtie sur des convictions».

«La droite a réinventé ses racines, notamment depuis la Manif pour Tous», explique le communicant Philippe Moreau-Chevrolet, qui confirme le triomphe «d’une ligne idéologique claire». «C’est la fin de la triangulation, la fin des emprunts aux idées de la gauche ou de l’extrême droite», souligne-t-il. 

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Fort d’un score qui ne laisse la place à aucune contestation et d’une participation massive, François Fillon se lance donc dans la bataille pour 2017 avec une forte légitimité populaire, et avec plusieurs mois d’avance pour préparer sa campagne, la gauche ne lui ayant pas encore désigné de rival officiel.

C’est d’ailleurs comme candidat à l’Élysée qu’il est apparu dimanche, à la Maison de la Chimie à Paris, où s’étaient réunis ses soutiens. À peine sa victoire annoncée, il a fustigé le «quinquennat qui s’achève», le qualifiant de «pathétique», et promettant de restaurer l’autorité de l’État et la dignité de la fonction présidentielle, mises à mal, selon lui, par François Hollande. 

La présidence en ligne de mire

La première mission de François Fillon sera dans les jours qui viennent de réunir derrière lui toute sa famille politique, qui ressort malgré tout divisée des primaires. En effet, si les électeurs ont fait un choix sans appel, d’importantes divergences sont apparues entre les cadres du parti durant la campagne, notamment sur le plan sociétal. 

Mais une fois ce premier rassemblement effectué, le plus grand défi sera de réunir au-delà de son propre camp, pour espérer gagner l’Élysée. Car sa ligne délibérément conservatrice, qui a su séduire les électeurs de droite, ne sera pas forcément à même de rallier centristes et indécis. Par ailleurs, souligne Philippe Moreau-Chevrolet, «François Fillon va devoir beaucoup travailler s’il veut s’imposer face au Front National». 

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Rien de gagné donc, mais un avantage certain : dans le camp d’en face, c’est une gauche en miettes qu’il se prépare à affronter.   

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