Ils se sont interpellés par médias et meetings interposés pendant trois jours. Les deux candidats encore en lice pour la primaire de la droite, Alain Juppé et François Fillon, seront finalement face à face - ou plutôt côte à côte - ce jeudi soir sur France 2, TF1 et France Inter.
Connue depuis dimanche, l’affiche de ce débat d’entre-deux-tours en a surpris plus d’un. Alain Juppé, que les sondages donnaient largement vainqueur, se retrouve en position d’outsider, tandis que François Fillon, que peu voyait accéder au second tour, arrivera ce soir grand favori. Pour les électeurs, ce sera la première et dernière occasion de voir les deux rivaux ensemble... et de les départager.
Une heure et demie pour briller
Le coup d’envoi sera donné à 21h, et c’est Alain Juppé, désigné par tirage au sort, qui ouvrira les hostilités. Face au public, les deux candidats répondront tour à tour aux questions des journalistes. Mais maintenant qu’ils ne sont plus que deux, le but est de les amener à s’apostropher dans des échanges moins calibrés que ceux d’avant le premier tour, lorsqu’ils étaient encore sept sur le plateau.
Trois séquences d’une demi-heure devraient leur permettre de faire le tour de leurs divergences, Alain Juppé souhaitant incarner une droite ouverte vers le centre, et François Fillon une droite qui assume ses spécificités.
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La première phase portera sur la fonction présidentielle, la seconde sera axée sur la société française (économie, politique sociale...), et la troisième reviendra sur leur vision de la France (place dans l’Europe, relations internationales...). Ils auront ensuite deux minutes pour conclure, et c’est à François Fillon que reviendra le dernier mot.
Le basculement impossible ?
Pour François Fillon, arrivé largement en tête au premier tour avec 44,1% des voix, il s’agira de s’imposer comme le candidat naturel de la droite. «Il est là pour conforter son avance et il devrait y arriver, d’autant qu’il bénéficie du soutien de Nicolas Sarkozy», explique le communicant politique Philippe Moreau-Chevrolet.
Pour Alain Juppé, en revanche, qui n’a obtenu que 28,6 % des suffrages et ne bénéficie d’aucun report de voix substantiel, ce débat est la dernière occasion d’inverser la tendance. Or, depuis une semaine, le maire de Bordeaux se livre à une rhétorique inhabituellement agressive à l’encontre de son rival.
Après avoir fait une campagne inexistante "pour ne pas perdre sa position de leader" Juppé tape sur Fillon avec virulence. Cohérence ?
— Ph. Moreau Chevrolet (@moreauchevrolet) 22 novembre 2016
«S’il poursuit sur cette voie, le match sera très tendu», souligne Philippe Moreau-Chevrolet, qui voit dans l’attitude d’Alain Juppé une erreur stratégique. «Dans un débat, le plus aggressif, c’est souvent celui qui perd.» D’autant que cette animosité laissera des traces pour la suite, quand le candidat désigné devra rassembler non seulement la droite, mais l’ensemble des Français.