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Primaire de la droite : le programme d'Alain Juppé

Alain Juppé, 71 ans, est aujourd'hui le grand favori des sondages dans la course à la primaire de la droite. Alain Juppé, 71 ans, est aujourd'hui le grand favori des sondages dans la course à la primaire de la droite. [FRANCOIS NASCIMBENI / AFP]

Premier ministre de 1995 à 1997, puis condamné avec sursis et exilé au Québec, avant de renaître politiquement comme maire de Bordeaux, Alain Juppé, 71 ans, est resté pendant plusieurs semaines le grand favori des sondages dans la course à la primaire de la droite pour arriver finalement à la deuxième place, derrière François Fillon, à l'issue du premier tour de la primaire de la droite et du centre.  

Dépeint tantôt comme un centriste par ses adversaires, tantôt comme un ultralibéral par ses détracteurs de gauche, le candidat s'est toujours présente comme «l'homme de la situation».

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Sécurité

Promettant d'élargir les moyens de lutte contre le terrorisme, Alain Juppé propose notamment de mobiliser les réservistes de la police et de la gendarmerie, et de redéfinir le cadre de la légitime défense pour les forces de l'ordre, afin de l'adapter aux «réalités du terrain». En matière de politique carcérale, le maire de Bordeaux préconise de supprimer les réductions automatiques de peine et de rétablir les peines plancher. Outre la construction de 10.000 places supplémentaires en prison, il prône la création d'une police pénitentiaire chargée du renseignement et des extractions des détenus.

Pourtant, loin de lui l'idée, défendue par certains de ses rivaux, d'instaurer un Guantanamo tricolore : devant ses partisans réunis fin août, le tribun a déclaré qu'il «n'accepterait pas un Guantanamo à la française où l'on enfermerait sans jugement des milliers de personnes, pour une durée indéterminée». Selon le candidat, ces individus «doivent pouvoir être mis préventivement hors d'état de nuire» mais «l'intervention d'un juge reste incontournable, l'autorité judiciaire reste la garante des libertés individuelles».

Des propositions qui font d'Alain Juppé la personnalité à laquelle les Français font le plus confiance «pour garantir la sécurité des Français face à la menace terroriste», selon un sondage Ifop publié par le JDD.

Emploi

En ligne de mire d'Alain Juppé se tient l'ambitieux objectif du retour au plein emploi en 2022. Au menu des grands chantiers de son programme très libéral : instaurer un «CDI sécurisé» avec des motifs de licenciement prédéfinis dans le contrat, passer la durée légale du travail à 39 heures (sauf dérogation), relever à 65 ans l'âge légal de départ à la retraite et diminuer le nombre de fonctionnaires de 300.000.

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Le candidat préconise également de miser sur l'apprentissage, rendre les allocations chômage dégressives à partir de 12 mois, mieux contrôler la recherche active d'emploi, ainsi que de réformer le contrat de travail afin de faciliter l'embauche. Ne serait-ce que sur la réforme du code de travail, Alain Juppé assure qu'«il faudra aller beaucoup plus loin que la loi El Khomri».

Fiscalité

Détaillant les contours de son programme fiscal, Alain Juppé prévoit «28 milliards de baisse de prélèvements obligatoires» – ciblée principalement sur les entreprises – avec l'objectif de mettre en place une «fiscalité favorable à l'emploi». Parmi les mesures anticipées : supprimer l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF), baisser la pression fiscale des entreprises (et notamment le taux d'impôt sur les sociétés, qu'il propose de ramener à 30 % contre 38 % actuellement) et augmenter la TVA de 1 point.

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Plus globalement, le candidat entend agir sur les dépenses publiques : ramener leur poids de 57 % du PIB aujourd'hui à 50 % en 2022.

Immigration et laïcité

Défendeur de l'«identité heureuse» Alain Juppé prévoit d'instaurer trois accessoires pour assurer le bon respect de la laïcité : un code de la laïcité qui listerait les règles à respecter, un délit d'entrave à la laïcité dans les services publics pour sanctionner en cas de manquement, ainsi qu'un conseil national des cultes pour favoriser le dialogue entre les différentes religions et l'Etat.

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En matière de politique migratoire, le maire de Bordeaux préconise de faire voter chaque année un plafond d'immigration, de conditionner le regroupement familial à l'exercice d'un emploi, ou encore d'autoriser le placement des familles en rétention administrative. Limiter l'aide médicale d'Etat aux cas d'urgence ou renégocier les accords du Touquet font également partie des mesures défendues par le candidat.

Education

Les propositions d'Alain Juppé en matière d'éducation suscitent moins de controverses que celles avancées par ses rivaux, d'abord parce qu'il ne compte pas tout bouleverser. Le candidat souhaite, entre autres, donner plus d’autonomie aux établissements et à leurs chefs, et augmenter de 10% le salaire des instituteurs. Il veut concentrer ses efforts sur le primaire et la maternelle, tout en maintenant le budget de l'Education nationale à son niveau actuel.

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