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Hollande va esquisser l'idée d'une nouvelle candidature

Le président François Hollande le 29 août 2016 sur le perron de l'Elysée à Paris  [STEPHANE DE SAKUTIN / AFP] Le président François Hollande le 29 août 2016 sur le perron de l'Elysée à Paris [STEPHANE DE SAKUTIN / AFP]

Laminé dans les sondages, affaibli par la dissidence Macron, concurrencé par une avalanche d'ambitions à gauche, François Hollande devrait tenter jeudi d'esquisser l'idée d'une nouvelle candidature en 2017, à l'occasion d'un discours sur "la démocratie face au terrorisme".

Lancé dans une pré-campagne qui ne dit pas son nom, le chef de l'Etat a choisi pour cette offensive la salle Wagram, du nom de l'une des victoires décisives de Napoléon. Et une thématique, démocratie et terrorisme, lui permettant de se projeter dans l'avenir sur des sujets régaliens à même de le hisser au-dessus de la mêlée. 

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Pour une ministre, ce doit être l'occasion pour le chef de l'Etat d'"affirmer une force" et de ne pas laisser "s'installer dans l'opinion" l'idée qu'il "pourrait ne pas être candidat". Le choix de la salle Wagram est "de bon augure". "Ce sera le discours d'un chef de guerre", prédit de son côté un député loyaliste.

Quatre mois après avoir dressé le bilan de son quinquennat au Théâtre du Rond-Point, François Hollande veut désormais "passer à une phase plus prospective", commencer à définir ce que pourrait être "l'enjeu des prochaines années", indique pour sa part son entourage.

Dérouler sa conception de la France

Il pourrait, comme il a commencé à l'exposer mardi au Vietnam, dérouler sa conception de la France, expliquer qu'elle est davantage une "idée" qu'une "identité". Mais l'initiative intervient alors que le président est plus que jamais en butte à des sondages catastrophiques.

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Selon deux enquêtes d'opinion publiées la veille de cette intervention, 88% des Français (+4 par rapport à juillet) ne souhaitent pas qu'il soit de nouveau candidat en 2017 (Elabe). Et s'il concourrait, il serait éliminé dès le 1er tour dans tous les cas de figure, avec des intentions de vote en sa faveur d'une faiblesse sans précédent (11 à 15 %) (TNS-Sofres).

Pas question de modifier son calendrier

Face aux tentations de la droite de modifier la Constitution, François Hollande devrait insister sur "l'importance d'une réponse au terrorisme dans le cadre de l'Etat de droit, de la démocratie et en étant fidèle aux valeurs de la République: la liberté, l'égalité, la fraternité mais aussi la laïcité et tout ce qui participe de la cohésion nationale", indiquent des proches.

D'après un parlementaire proche du président, il va aller "plus loin que d'habitude" sur l'islam et la laïcité, sujets sur lesquels le président est resté pour l'heure prudent et mesuré. Ni "provocation", ni "stigmatisation", avait-il fixé comme ligne le 25 août en allusion au débat houleux sur le burkini.

Le président François Hollande lors d'un discours  à le 6 septembre 2016 au consulat français à Ho Chi Minh [STEPHANE DE SAKUTIN / AFP/Archives]
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Le président François Hollande lors d'un discours à le 6 septembre 2016 au consulat français à Ho Chi Minh

 

En dépit des pressions de certains de ses partisans le poussant à se déclarer plus tôt pour 2017, François Hollande entend pour sa part maintenir son calendrier. "J'ai annoncé que ce serait au début du mois de décembre et rien ne va changer", a-t-il récemment confié à des visiteurs.

Mais dans la foulée du discours de Wagram, le président de la République devrait multiplier les discours prospectifs, le mettant sur la rampe de lancement pour 2017, sans se déclarer explicitement.  "Le meilleur signe, c'est de montrer qu'il y a un projet qui va au-delà de 2017. Il n'est pas nécessaire de précipiter les choses, ce serait même un signe de fébrilité ou d'inquiétude", confie un très proche.

D'autre messages plus sonnants et trébuchants devraient accompagner les propos présidentiels. Le gouvernement dévoilera en effet jeudi ou vendredi la nature et l'ampleur du geste fiscal promis aux ménages en 2017. Mais le cadeau devrait rester limité en raison des faibles marges de manoeuvre dont dispose Bercy.

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