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WhatsApp interdite par l’Union Européenne ?

WhatsApp pourrait, comme d'autres applications de messagerie cryptées, être dans le collimateur de l'Union Européenne.[YASUYOSHI CHIBA / AFP]

Le cryptage des communications était au cœur de la rencontre entre le ministre de l’Intérieur français, Bernard Cazeneuve, et son homologue allemand, Thomas de Maizière, ce mardi 23 août.

Les deux ministres souhaitent limiter le chiffrement des messageries cryptées. Ils se montrent ainsi favorables à une initiative européenne de lutte contre le terrorisme par la limitation du chiffrement. En d’autres termes, les deux nations veulent pouvoir surveiller les services de messageries chiffrées comme WhatsApp, Skype ou Telegram comme il est possible de le faire avec les services téléphoniques.  

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Les messageries règlementées ?  

Bernard Cazeneuve souhaite pour y parvenir s’appuyer sur la révision d’une directive européenne qui pourrait permettre de donner à ces messageries chiffrées un statut proche de celui des opérateurs télécoms, ce qui permettrait aux autorités compétentes de les obliger à transmettre des données sur des enquêtes ciblées.

«Les échanges de plus en plus systématiques opérés via certaines applications, telles que Telegram, doivent pouvoir, dans le cadre des procédures judiciaires, être identifiés et utilisés comme des éléments de preuve par les services d’investigations et les magistrats», a ainsi déclaré le ministre français, cité par le Monde, qui souhaite «armer véritablement nos démocraties sur la question du chiffrement».

Les défenseurs des droits numériques réagissent

Une volonté qui a fait réagir du côté des défenseurs des droits numériques, notamment la CNIL, ou le Conseil national du numérique (CNNum), qui ont cosigné une tribune appelant à «ne pas se tromper de cible». Ces derniers mettent notamment l’accent sur les risques inhérents à l’ajout de «backdoors» (portes dérobées), usant notamment d’une métaphore parlante : «Quelle confiance avoir dans la porte blindée de son domicile si l’on sait qu’il existe une clé universelle pour l’ouvrir, quand bien même cette clé serait officiellement détenue que par la police ? Imaginerait-on construire toutes nos maisons avec un accès police à celles-ci au cas où un meurtre ou un vol y serait commis ?». 

Par ailleurs, une autre donnée est mise en avant, la protection offerte par ces messageries contre l’espionnage économique «qui a fait perdre plus de 40 milliards d’euros aux entreprises françaises en 2013».

Le Conseil national du numérique a d’ores et déjà annoncé qu’il s’auto-saisirait début septembre pour «instruire les implications politiques, sociales et économiques d’une limitation du chiffrement». Le président du CNNum a par ailleurs publié un communiqué dans lequel il assure ne pas «nier les enjeux de sécurité et l’urgence d’agir», mais rappelle également que «le chiffrement peut être utilisé par des terroristes, mais il constitue surtout un élément essentiel de notre sécurité en ligne et de celle de notre pays».

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