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Emmanuel Macron peut-il voir loin ?

Depuis sa nomination au ministère de l’Economie, il y a presque deux ans, Emmanuel Macron a monté les marches quatre à quatre au sein du gouvernement. [© ERIC PIERMONT / AFP]

Acteur essentiel du gouvernement, le locataire de Bercy s’appuie sur sa liberté de ton unique et sa popularité pour incarner le renouveau. 

L’électron libre prépare son avenir. Depuis sa nomination au ministère de l’Economie, il y a presque deux ans, Emmanuel Macron a monté les marches quatre à quatre au sein du gouvernement.

Une ascension concrétisée mercredi soir par le lancement de «En marche !», son mouvement politique, symbole de sa volonté de ne pas faire comme les autres. Plus que jamais au premier plan, son objectif est désormais affiché : incarner le renouveau.

La «Macron-mania» à son apogée

Le 26 août 2014, les Français avaient vu débarquer à Bercy un quasi-inconnu âgé de 36 ans. Mais en seulement dix-huit mois, Emmanuel Macron a su imposer à marche forcée sa marque de fabrique. Celle d’un homme venu du privé, ancien banquier d’affaires, dont les positions libérales jouent la carte du pragmatisme. 

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Avec son apparence de gendre idéal, il a révélé une part de modernité quasi-inédite. Parfaitement anglophone, il est aujourd’hui le plus fervent défenseur du high-tech made in France. Mais l’homme est aussi pugnace, comme lors du combat parlementaire sur la loi qui porte son nom.  Sans compter sa liberté de ton et son indépendance politique, lui qui n’est pas inscrit au PS. Autant d’atouts et d’expériences qui ont fait mouche, poussant naturellement Emmanuel Macron à vouloir aller plus loin. 

Une cote à 40%

Grâce à «En marche !», il entend apporter «des idées neuves pour le pays et les mettre en œuvre demain». C’est «une rampe de lancement, une manière de prendre date», analys» le directeur adjoint de l’Ifop, Fédéric Dabi. Car les Français semblent fonder de grands espoirs en lui. Contrairement aux autres membres du gouvernement, sa cote de popularité dépasse aujourd’hui les 40 %.

Même la droite s’intéresse de près à lui. Jean-Pierre Raffarin (LR) n’hésite pas à l’imaginer Premier ministre d’Alain Juppé en 2017, quand le centriste Jean-Christophe Lagarde le juge «parfaitement compatible avec l’UDI».

Justement, le mouvement d’Emmanuel Macron n’est classé ni à droite, ni à gauche. Il s’inscrit dans le désintérêt des Français pour les partis traditionnels. Reste maintenant à connaitre ses ambitions. Il a d’ores et déjà balayé l’hypothèse d’une candidature à la présidentielle, mais le voici désormais en embuscade.  

Peu de soutiens à gauche

Des obstacles restent cependant à franchir. Loin de faire l’unanimité à gauche, il manque encore d’expérience électorale, n’ayant jamais été élu. Le premier secrétaire du parti Jean-Christophe Cambadélis lui prédit d’ailleurs «peu» d’adhérents.

En marquant son autonomie vis-à-vis du PS, Emmanuel Macron s’éloigne d’un soutien parlementaire et d’une assise locale conséquente. Et en faisant le choix d’un mouvement transpartisan, il risque, selon Frédéric Dabi, de «créer un brouillage fort dans un paysage politique déjà éclaté». 

 

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