Le Front National n'aura finalement pas confirmé sa première place. A l'issue du deuxième tour, le parti n'a remporté aucune région, dimanche. Mais désigner la formation politique gagnante semble également difficile, pour Frédéric Dabi, directeur adjoint de l'institut de sondage Ifop.
Comptablement, c’est indéniablement elle, qui a remporté les élections, puisqu’elle est à la tête de sept régions. Mais le PS n’a pas non plus perdu et évite la déroute qu’on lui prédisait. En remportant cinq régions, il met fin à un cycle de défaites depuis le début du quinquennat. Enfin, et c’est inédit, le FN s’enracine comme une force incontournable, puisqu’il multiplie par trois, voire quatre, le nombre de ses conseillers dans certaines régions. Mais il s’est fait noyer par la surparticipation au deuxième tour.
Comment expliquez-vous ce sursaut de participation ?
Si les Français se sont déplacés dimanche, c’est lié au risque FN. Il y a eu un sursaut de participation, comme c’était déjà le cas en 2002, lors du duel Chirac-Le Pen. Le FN était donné gagnant dans deux, voire trois régions, à l’issue du premier tour. Et c’est justement dans ces territoires que les électeurs se sont le plus déplacés. Dans le Grand Est, par exemple, la participation a bondi de 11 points entre le premier et le deuxième tour.
Que laisse présager ce résultat pour la suite ?
Depuis 2012, on est dans ce que j’appelle un «système tripartisant». Le FN met en avant la bipolarisation de la vie politique en parlant «d’UMPS», mais on voit que la gauche reste différente de la droite. La preuve, elle a gagné des régions à l’issue de triangulaires. Seulement, la prochaine élection sera la présidentielle de 2017. Et dans ce combat, il n’y a pas de place pour trois candidats au deuxième tour.