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Christian Estrosi : «La résistance est indispensable»

Le député-maire de Nice estime que le vote est sacré, et appelle à la mobilisation dans les urnes. Le député-maire de Nice estime que le vote est sacré, et appelle à la mobilisation dans les urnes. [VALERY HACHE / AFP]

Christian Estrosi affronte dimanche Marion Maréchal-Le Pen dans un duel serré en Paca. Contre le FN, il lance un appel à la résistance.

Depuis le retrait de la liste socialiste en région Paca, le député-maire de Nice Christian Estrosi, candidat LR aux élections régionales, se retrouve en duel face à sa rivale du Front national Marion Maréchal-Le Pen, dimanche, lors du second tour en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Deux sondages dévoilés jeudi donnent une courte avance de deux à quatre points au maire de Nice dans la course à la présidence de la région. Christian Estrosi lance un appel à la résistance ainsi qu’aux abstentionnistes, non sans égratigner les prises de position de son adversaire. 

Vous avez lancé un appel à la résistance après le premier tour, qu’entendez-vous par là ?
La résistance, elle ne m’appartient pas et elle n’appartient à personne, mais aujourd’hui, face au péril qui menace notre région, elle est indispensable. Marion Maréchal-Le Pen est un danger pour la République et la liste que je conduis est aujourd’hui la seule à pouvoir faire face à cette menace. Elle se présente comme le symbole du renouveau et de la jeunesse, mais elle est en fait la représentante de l’extrême droite hideuse des années 1930. Quand je vois qu’à 25 ans, elle propose de dérembourser l’interruption volontaire de grossesse, de mettre fin au libre accès à la contraception, qu’elle compare les protestants aux nazis et qu’elle estime que les musulmans sont des Français de second rang, je me dis que je n’ai qu’un seul devoir : créer les conditions du plus large rassemblement possible pour éviter l’affront national.
 
Que dites-vous aux électeurs de gauche pour qu’ils se mobilisent dimanche et votent pour vous ?
Je ne cherche à enrôler personne. Dimanche prochain, nous ne recevrons pas les suffrages des électeurs comme un blanc-seing ou comme une adhésion à ce que nous sommes, mais comme un attachement viscéral aux valeurs de la République. Je ne demande à personne de changer. Je suis, je reste et je resterai un homme de droite, un gaulliste social. Mais je sais aussi que des gens avec qui je peux avoir des désaccords çà et là nous apporteront leurs voix. 
 
Lors du premier tour, l’abstention a été très forte. N’y voyez-vous pas un message que vous envoient les Français ?
Les abstentionnistes doivent savoir que nous avons entendu leur message, que nous comprenons leur exaspération et leur colère et que nous les partageons.
Mais je veux également leur dire qu’ils ont une responsabilité immense. En 1791, le Parlement a adopté la République à une voix près. Si cette voix avait manqué, nous serions peut-être encore aujourd’hui en monarchie. Une voix, c’est sacré et ça peut sauver notre région. Je dis donc à tous ceux qui ne veulent pas du Front national à la tête de notre territoire qu’ils doivent se mobiliser.
 
Que répondez-vous à votre adversaire d’extrême droite quand vous accuse de représenter l’«UMPS» ?
C’est le poncif de l’extrême droite en difficulté. Mon adversaire socialiste n’est pas devenu estrosiste et je ne suis pas devenu socialiste. Nous sommes la droite républicaine et le centre, et nous le resterons. Nous ne sommes pas Marion Maréchal-Le Pen, qui ne supporte pas l’idée que l’on puisse être en désaccord avec elle. Nous ne sommes pas comme son gourou, Jean-Marie Le Pen, qui déteste tout ce qui est différent de lui.
 
Que comptez-vous faire pour permettre à toutes les forces politiques de la région Paca de pouvoir s’exprimer ?
Je refuse que des milliers d’électeurs soient privés de représentants dans notre région. Leur candidat a eu l’élégance de se retirer et de placer l’intérêt général au-dessus de leurs intérêts particuliers. Je vais donc créer un conseil territorial pour que toutes les forces politiques de la région puissent s’exprimer sur les dossiers majeurs.

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