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Régionales : vers une triangulaire très serrée en Ile-de-France

Valérie Pécresse est arrivée en tête au premier tour des régionales en Ile-de-France. [LIONEL BONAVENTURE / AFP]

Comme en 2004, le second tour des régionales se jouera à trois en région parisienne concernée elle aussi par le vote FN. L’extrême droite se maintient ainsi en troisième position (18 %) derrière Les Républicains (31 %) et le Parti socialiste (25 %).

Ce dernier peut désormais compter sur un report de voix au second tour des sympathisants écologistes, Front de gauche et Lutte ouvrière. Quant aux Républicains, partis unis avec les centristes dès le départ, ils espèrent confirmer et récupérer encore quelques voix à droite, notamment au parti Debout la France. La droite serait alors en capacité d’arracher la région aux mains de la gauche de Jean-Paul Huchon depuis 1998. Le duel LR-PS promet donc d’être très serré avec le FN juste derrière. Pour faire la différence, les partis devront mobiliser davantage les électeurs, dont près de la moitié ne se sont pas rendus dans les isoloirs dimanche.

Valérie Pécresse (LR) en tête

Favorite dans les sondages depuis le début de la campagne, la tête de liste des Républicains et des centristes, Valérie Pécresse a confirmé, sans réelle surprise, en sortant en tête de ce premier tour. L’élue des Yvelines s’est félicitée de son score de 31 % (27 % en 2010), en expliquant que «pour la première fois depuis 1998, la droite et le centre sont en mesure de reprendre la région», afin de «faire vivre l’alternance». Elle a également rappelé qu’elle comptait se consacrer à temps plein à la présidence de l’Ile-de-France si elle était élue, en démissionnant de son mandat de députée.
 
Dans une région marquée par les attentats, Valérie Pécresse avait axé en partie sa campagne sur la sécurité, en proposant notamment de mieux équiper les transports en commun (vidéoprotection), les lycées (portiques et clôtures) et les forces de l’ordre elles-mêmes. Valérie Pécresse a également développé les problématiques du chômage – la région compterait plus de 660 000 personnes sans emploi –, du logement qu’elle juge «inabordable» et des transports. Le tout en présentant un projet financé «en mettant fin au gaspillage de l’argent public». L’ancienne ministre du Budget a d’ailleurs répété à plusieurs reprises durant la campagne qu’elle économiserait 400 millions d’euros rien qu’en réduisant le train de vie du conseil régional, en déménageant le siège de l’institution de Paris (dans le 7e arrondissement) vers un bâtiment moins cher en banlieue, notamment.

Claude Bartolone (PS) en embuscade

Claude Bartolone a tenu bon. Le candidat socialiste accède au second tour avec 25 % des suffrages environ, et s’est dit «fier d’avoir réussi à contenir la morsure du Front national».  S’il n’a jamais été en tête des sondages durant la campagne (il était même talonné de près par le FN), l’étape la plus importante commence maintenant pour le président de l’Assemblée nationale. Il va devoir nouer des alliances très rapidement avec les autres candidats de la gauche afin de bénéficier du report des voix de leurs électeurs.

L’ex-président du conseil départemental de Seine-Saint-Denis a ainsi appelé «au rassemblement total, aux voix de gauche et écologistes, ainsi qu’à tous les progressistes». Ce réservoir représenterait  environ 15 % des voix, et lui permettrait donc de croire en ses chances. En 2010, le président PS sortant de l’époque, Jean-Paul Huchon, n’avait récolté que 25 % des votes au premier tour derrière Valérie Pécresse (27 %). Mais il s’était ensuite largement imposé au second tour avec 67 % des suffrages.

Wallerand de Saint-Just (FN) en demie-teinte

Ce n’est pas un raz-de-marée. Moins connu que d’autres ténors du FN, Wallerand de Saint-Just accède au second tour avec 18 à 20 % des voix, un score inférieur à la moyenne nationale du parti. C’est la première fois depuis 2004 qu’un candidat frontiste s’invite dans une triangulaire dans la région. A l’époque, Marine Le Pen avait recueilli 12,26 % des voix au premier tour. Si sa victoire au second tour semble improbable, il espère cependant, grâce aux thèmes de campagne de la sécurité et de l’immigration obtenir plus d’une quinzaine de sièges (sur les 209 de l’hémicycle régional). «Notre défi était de faire notre retour sur la scène du conseil régional et il est relevé», s’est-il réjoui dimanche.

Emmanuelle Cosse (EELV) quatrième

Avec 8 % des suffrages environ, la candidate écologiste Emmanuelle Cosse se classe en quatrième position. Mais la secrétaire nationale d’EELV a réalisé un score près de deux fois moins élevé que Cécile Duflot en 2010. Elle a appelé dimanche soir au rassemblement de la gauche au second tour.

Nicolas Dupont-Aignan (DLF) et Pierre Laurent (FdG) au coude-à-coude

Le candidat Nicolas Dupont-Aignan bénéficiait dimanche soir de 6 à 6,5 % des suffrages. Le député-maire de Yerres (91) a mis la lutte contre l’insécurité au cœur de sa campagne. Il devrait se prononcer dans la journée de lundi sur la position à adopter au second tour, à savoir fusionner ou non avec les Républicains. Conduite par le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, la liste d’extrême gauche a quant à elle obtenu entre 5 et 6,5 % des suffrages. Le sénateur de Paris a indiqué par la suite vouloir «travailler à des listes qui vont rassembler les forces de gauche (…) pour éviter la victoire de la droite et de l’extrême droite». 

 

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