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Régionales : une élection sous tension après les attentats

Les Français se rendent aux urnes dimanche pour un premier tour des régionales dans l'ombre des attentats de Paris, avec un Front national en position de force dans plusieurs régions, face à une gauche désunie et une droite qui voit son avance s'effriter [FRED TANNEAU / AFP] Les Français se rendent aux urnes dimanche pour un premier tour des régionales dans l'ombre des attentats de Paris, avec un Front national en position de force dans plusieurs régions, face à une gauche désunie et une droite qui voit son avance s'effriter [FRED TANNEAU / AFP]

Les Français se rendent aux urnes dimanche pour un premier tour des régionales dans l'ombre des attentats de Paris, avec un Front national en position de force dans plusieurs régions, face à une gauche désunie et une droite qui voit son avance s'effriter.

Trois semaines après les pires attaques sur le sol français depuis la guerre , le scrutin se déroule sous "état d'urgence", avec des mesures de sécurité renforcées autour des bureaux de vote, notamment dans la capitale.

Les bureaux de vote ont ouvert à 08H00 pour ce dernier rendez-vous électoral avant la présidentielle de 2017. 44,6 millions d'électeurs sont appelés à élire 1757 conseillers régionaux et 153 conseillers territoriaux (Corse, Guyane et Martinique) parmi 21 456 candidats répartis sur 171 listes.

Le Front national, qui avait échoué à s'imposer à la tête d'un département en mars, est pour la première fois en mesure de l'emporter dans une à trois régions. Favorisé par son discours nationaliste et anti-immigration, il est en particulier donné en tête dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie, où sa présidente Marine Le Pen conduit la liste, et en Paca, où c'est sa nièce Marion Maréchal-le Pen qui porte les couleurs du mouvement.

La montée de l'extrême droite dans les sondages après les attentats meurtriers a contribué à dramatiser le scrutin et provoqué de nombreux appels à la mobilisation anti-FN. Le très net regain de popularité du président François Hollande et de son Premier ministre Manuel Valls au lendemain du 13 novembre n'a paradoxalement pas pesé sur le rapport de force droite-gauche-FN.

L'incertitude demeure toutefois sur l'ordre d'arrivée des trois grandes forces au niveau national : la droite et le FN, crédités de 27% à 30% d'intentions de vote, sont au coude à coude, devant le PS distancé à 22/23%.

Choix difficiles pour le second tour

Avant même le premier tour, la question du retrait ou du maintien des listes arrivées en 3e position dimanche dans les régions où le FN peut l'emporter en triangulaires, a parasité la campagne. Dès dimanche soir 21H00, le PS doit réunir un bureau national extraordinaire après avoir consulté ses partenaires et têtes de listes, puis faire connaître sa position. La droite entend pour sa part se maintenir quoi qu'il arrive.

Pour le Parti socialiste, il s'agira notamment d'évaluer le poids du "bloc de gauche" - l'addition des voix PS, PRG, EELV, Front de gauche... - et sa capacité à l'emporter face à la droite et ses alliés centristes d'une part, le FN de l'autre, dans une semaine au second tour. Des décisions difficiles à prendre, le retrait d'une liste signifiant pour un parti de n'avoir aucun élu au conseil régional pendant près de six ans.

Marine Le Pen, présidente du Front National devant Marion Maréchal-Le Pen pendant un meeting, le 27 novembre 2015 à Nice, en Côte d'Azur [VALERY HACHE / AFP/Archives]
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Marine Le Pen, présidente du Front National devant Marion Maréchal-Le Pen pendant un meeting, le 27 novembre 2015 à Nice, en Côte d'Azur
 
Seules les listes ayant obtenu 10% des suffrages exprimés dimanche pourront se maintenir au second tour. Avec 5% des voix, elles pourront fusionner avec celles en ayant obtenu 10%. Les candidatures de second tour devront être déposées avant mardi 18H00 en préfecture.

Le vote se déroule pour la première fois dans le cadre des 13 grandes régions métropolitaines nées de la réforme territoriale et dans quatre régions et territoires d'outre-mer. Ces nouvelles régions aux compétences renforcées interviendront dans de nombreux domaines, comme l'aide aux entreprises, l'organisation des transports routiers, la formation professionnelle ou encore la gestion des lycées.

Les bureaux de vote sont ouverts jusqu'à 18H00 dans la plupart des villes, mais les électeurs peuvent voter jusqu'à 19H00 dans certaines communes, voire 20H00 dans les grandes villes. Décalage horaire oblige, les électeurs de la Réunion votent les premiers.

François Hollande, qui a appelé mercredi les Français à participer, doit voter le matin à Tulle, son fief de Corrèze. Manuel Valls, qui a lui aussi appelé à "voter massivement" dimanche, votera à Evry (Essonne) en fin de matinée, Nicolas Sarkozy à Paris, et Marine Le Pen à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais). L'abstention s'annonce forte, autour de 50%, comme c'est devenu la règle pour ce type d'élections intermédiaires.

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