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Christian Estrosi : «Il faut agir vite et fort»

Le député-maire de Nice, en compagnie de membres des forces de l'ordre. Le député-maire de Nice, en compagnie de membres des forces de l'ordre. [©DirectMatin]

Après les attentats qui ont ensanglanté Paris vendredi, le député-maire de Nice réclame des mesures fortes face à la menace.

Aux grands maux, les grands remèdes. Alors que la France tente de se relever après les attentats les plus meurtriers de son histoire, la sécurisation du territoire est au cœur des préoccu­pations. Le député-maire de Nice, Christian Estrosi, candidat pour les élections régionales sous la bannière des Républicains, exige des mesures drastiques face à la menace jihadiste.
     
En février, vous parliez d’une «cinquième colonne islamiste» dans notre pays. Est-ce elle qui a frappé Paris vendredi soir ?

On peut l’appeler comme on veut, mais l’existence d’ennemis de l’intérieur et de l’extérieur est une réalité. Cela fait des mois que je mets en garde le gouvernement sur le fait que nous sommes en guerre et que nous proposons des solutions. Des mois que je suis caricaturé, notamment parce que j’ai dit que des terroristes pouvaient s’infiltrer parmi les migrants. Les faits me donnent malheureusement raison. Cela renforce ma conviction de toujours : le gouvernement doit renforcer la protection des Français.

François Hollande a annoncé un certain nombre de mesures depuis les attentats. Etes-vous satisfait ?

Le président de la République a demandé la prorogation de l’état d’urgence, que j’ai votée hier à l’Assemblée, et a fini par se rallier à une partie de nos propositions. C’est une bonne chose. Je pense notamment à la déchéance de la nationalité pour les binationaux qui sont partis en Syrie. Mais cela arrive bien tard, et les mesures qui vont dans le bon sens, comme l’embauche de 5 000 policiers d’ici à deux ans ou de militaires, vont prendre du temps. Il faut agir vite et fort. J’aurais préféré qu’il réforme par ordonnance. La situation l’exige.

Que préconisez-vous de plus pour renforcer la sécurité ?
 
La France est en guerre, et quand on est en guerre, on livre bataille. Sur la politique intérieure, je demande au gouvernement de prendre des mesures dras­tiques pour les individus qui sont identifiés comme menaçant la sécurité de l’Etat. Ils doivent pouvoir être tracés grâce à des bracelets électroniques, assignés à résidence ou encore mis en détention à l’isolement pour ne pas contaminer les autres détenus. Il faut aussi que les imams s’engagent à respecter et défendre les valeurs de la République. Je demande enfin que les contrôles aux frontières soient maintenus tant que l’espace Schengen n’aura pas été refondé. 
 
Et sur la politique extérieure ?

La France doit prendre le leadership d’une grande coalition internationale, avec nos alliés russes et toutes les forces qui veulent exter­miner Daesh. Je pense notamment à l’Iran, aux pays du Golfe et à la Turquie qui doivent cla­rifier leurs positions, mais aussi aux autorités syriennes, que l’on doit provisoirement inclure à nos côtés. Il faudra une intervention militaire au sol car les bombardements ne suffiront pas.

Ces attentats sont survenus peu avant les élections régionales. Craignez-vous pour leur résultat ?
 
Non, en tant que tête de liste des Républicains pour la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, ma détermination à mettre en œuvre mon projet est intacte. Elle est même renforcée. Depuis toujours, la sécurité est une de mes priorités. J’ai fait de Nice la ville la mieux vidéo-protégée de France, je suis le seul candidat à avoir un véritable projet pour la sécurité des habitants de la région. Avant les attentats, j’avais déjà prévu des dispositions fortes comme la mise en place de portiques de sécurité dans les gares auxquels s’opposent mes adversaires. 
 
Que proposez-vous en matière de sécurité pour la région Paca ?
 
Nous ferons de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur le premier partenaire des collectivités et de l’Etat en matière de sécurité. Au-delà des mesures que j’ai déjà annoncées (police régionale des transports, équipement des gares et des lycées de la vidéo-protection reliée en temps réel à des centres de supervision, cellule de signalement des dérives fondamentalistes dans les lycées), nous instaurerons un plan régional pour la sécurité intérieure. Nous proposerons d’agrandir et de rénover les casernes de gendarmerie qui en ont besoin, d’accompagner la création de nouveaux hôtels de police, notamment à Nice et à Marseille, et financerons l’acquisition du matériel technique et scientifique pour les forces de l’ordre.

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