En direct
A suivre

Hollande va s'exprimer pour la première fois devant le Congrès

Le président François Hollande sur le perron de l'Elysée le 15 novembre 2015 à Paris [STEPHANE DE SAKUTIN / AFP] Le président François Hollande sur le perron de l'Elysée le 15 novembre 2015 à Paris [STEPHANE DE SAKUTIN / AFP]

Face aux attentats les plus meurtriers jamais commis en France, François Hollande a choisi de s'exprimer pour la première fois lundi après-midi devant le Congrès à Versailles pour exposer sa riposte, incluant un état d'urgence de trois mois, et tenter de maintenir une "union nationale" fragile.

"C'est un acte de guerre et, face à la guerre, le pays doit prendre les décisions appropriées (...) La France sera impitoyable face aux barbares de Daesh", a prévenu dès samedi le président de la République. Dimanche soir, avant même son intervention, la France a annoncé avoir effectué un bombardement massif sur le fief de l'organisation Etat islamique à Raqa (Syrie), détruisant un poste de commandement et un camp d'entraînement.

Après les attentats de janvier contre Charlie Hebdo et l'Hyper Cacher, qui avaient fait 17 morts, le chef de l'Etat avait participé à une marche historique dans la capitale aux côtés de dirigeants venus de toute la planète, moment de recueillement solennel incontesté.

Sarkozy lors de son discours Nicolas Sarkozy devant le Parlement réuni en Congrès le 22 juin 2009 à Versailles [Eric Feferberg / POOL/AFP]
Photo
ci-dessus
Sarkozy lors de son discours Nicolas Sarkozy devant le Parlement réuni en Congrès le 22 juin 2009 à Versailles
 

Cette fois, sur fond d'état d'urgence, il s'adresse à 16H00 aux sénateurs et députés réunis au château de Versailles, scénario intervenu une seule fois depuis 1848: en 2009, sous Nicolas Sarkozy, après une révision de la Constitution permettant cette prise de parole présidentielle.

Sur le principe même de cette grand-messe, sous les ors de l'ancienne résidence des rois de France, droite et gauche sont sur la même ligne. La majorité y voit "une très bonne chose", apportant "de la solennité" nécessaire après un "drame absolu" ayant fait au moins 129 morts et la droite un événement "à la mesure de la gravité de la situation".

Jean-Christophe Cambadelis entre le député Bruno Le Roux et le sénateur Didier Guillaume à la sortie de l'Elysée le 15 novembre 2015 à Paris [STEPHANE DE SAKUTIN / AFP]
Photo
ci-dessus
Jean-Christophe Cambadelis entre le député Bruno Le Roux et le sénateur Didier Guillaume à la sortie de l'Elysée le 15 novembre 2015 à Paris
 

 

Mais là où la gauche parle d'unité nationale "sans conditions", à l'instar d'Emmanuelle Cosse (EELV), et exhorte à la "concorde nationale", comme Jean-Christophe Cambadélis (PS), la droite réclame que le chef de l'Etat dépasse le symbole et les discours.

Le président du Sénat, Gérard Larcher (Les Républicains), attend "un discours d'action" et "des actes" pour apporter les "réponses d'une République debout". Le chef de file des sénateurs LR, Bruno Retailleau, veut "des propositions courageuses et fermes", tandis que Philippe Vigier, chef de file des députés UDI, souhaite "un nouvel acte important pour que la France puisse mieux se protéger".

Et alors que le président devait initialement être seul à s'exprimer devant les 577 députés et 348 sénateurs, l'opposition a demandé que ses propos puissent être suivis d'un débat. Nouvelle preuve que "Nicolas Sarkozy n'a pas envie d'aller vers l'unité nationale", grinçait dimanche une source parlementaire de la majorité.

Etat d'urgence prolongé

Le président quittera les lieux avant ce débat, comme le prévoit la Constitution. Chaque groupe politique disposera de dix minutes par orateur et il n'y aura pas de vote.

Nicolas Sarkozy à la sortie de l'Elysée le 15 novembre 2015 à Paris [STEPHANE DE SAKUTIN / AFP]
Photo
ci-dessus
Nicolas Sarkozy à la sortie de l'Elysée le 15 novembre 2015 à Paris
 

 

François Hollande avait annoncé dès samedi, au lendemain des attaques, sa décision de convoquer ce Congrès "pour rassembler la Nation dans cette épreuve". Il y dévoilera "les différentes décisions qui devront être prises pour assurer la sécurité des Français", selon le président de l'Assemblée, Claude Bartolone (PS), qui présidera le Congrès.

Dimanche, à l'issue d'une réunion à l'Elysée, des représentants du Parlement ont fait savoir que le président souhaitait notamment que l'état d'urgence, décrété après les attentats, dure trois mois. Au-delà de 12 jours, une telle mesure ne peut être autorisée que par une loi, votée par le Parlement, qui en fixe sa durée définitive.

En outre, le prochain Conseil des ministres examinera un projet de modification de la loi de 1955 sur l'état d'urgence pour en revoir le "périmètre" et la "durée".

M. Bartolone a d'ores et déjà fait savoir que le Parlement était "à la disposition du gouvernement pour examiner dans des délais contraints toutes les initiatives" post-attentats.

Nicolas Sarkozy, après avoir critiqué l'exécutif en exigeant des "modifications drastiques" de sa politique de sécurité, a assuré dimanche soir qu'il était prêt à être "constructif" si François Hollande "retient des mesures" proposées par LR. Il réclame notamment que toutes les personnes inscrites au fichier S (signalées comme radicalisées) soient "mises en résidence surveillée" chez elles avec "bracelet électronique".

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités