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Régionales : EELV lâche le PS en Nord-Pas-de-Calais/Picardie

Sandrine Rousseau, chef de file des écologistes pour les élections régionales en Nord-Pas-de-Calais-Picardie le 13 juin 2015 à Paris [Joel Saget / AFP/Archives] Sandrine Rousseau, chef de file des écologistes pour les élections régionales en Nord-Pas-de-Calais-Picardie le 13 juin 2015 à Paris [Joel Saget / AFP/Archives]

Les militants d'Europe-Ecologie/Les Verts en Nord-Pas-de-Calais/Picardie ont décidé de ne pas partir en tandem avec le PS aux élections régionales de décembre, optant à une majorité écrasante pour un "rassemblement alternatif" et "ouvert" aux forces de gauche partisanes d'une "transformation écologique et sociale".

 

Le vote, qui revient à privilégier la recherche d'une alliance avec le Front de gauche dans une région que la candidate FN Marine Le Pen espère gagner, a été immédiatement critiqué par le numéro 1 du PS Jean-Christophe Cambadélis, et les ex-EELV François de Rugy et Vincent Placé.

La motion portée par Sandrine Rousseau, chef de file des écologistes pour ce scrutin "proposait un rassemblement contre la droite et l’extrême-droite, alternatif au PS et ouvert aux formations politiques et aux citoyens qui adhéreraient au projet de transformation écologique et sociale de la grande Région", selon un communiqué d'EELV.

Il s'agit d'une confirmation, des dirigeants locaux d'EELV ayant déjà déclaré qu'ils privilégiaient cette voie.

Lors d'une Assemblée générale des militants régionaux du parti, un quart seulement des adhérents (25,5%) a voté pour un large rassemblement à gauche, y compris le Parti socialiste, dès le premier tour. Cette stratégie était notamment soutenue par la députée de la Somme Barbara Pompili, coprésidente des députés EELV.

Sandrine Rousseau, Emmanuelle Cosse et Julien Bayou le 16 janvier 2015 [Jacques Demarthon / AFP/Archives]
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Sandrine Rousseau, Emmanuelle Cosse et Julien Bayou le 16 janvier 2015
 

 

Les socialistes plaidaient aussi depuis plusieurs mois pour un rassemblement de toute la gauche et des écologistes, mais derrière Pierre de Saintignon, premier vice-président de la région, qui ne veut pas s'effacer au profit de Sandrine Rousseau.

Au sein du Front de gauche, le Parti de gauche (PG de Jean-Luc Mélenchon) a clairement pris position pour un accord avec les écologistes. Des candidats EELV ont précisé à l'AFP au cours d'une conférence de presse samedi que le Parti communiste n'avait pas encore décidé s'il allait rejoindre les écologistes. Le PCF est la principale composante du Front de gauche et il a désigné comme chef de file régional (mais pas encore comme tête de liste) Fabien Roussel.

"Tout le monde a ressenti le besoin de porter une politique alternative à celle qui est menée au plan national, pour faire de la politique avec un grand P", a déclaré à la presse Sandrine Rousseau pour expliquer la large victoire de la motion qu'elle soutenait.

 

Une région que le FN peut gagner 

Ce choix a sans surprise déplu au PS. Son premier secrétaire Jean-Christophe Cambadélis, présent samedi lors de l'université de rentrée du PS du Nord à Lomme, près de Lille, a déclaré "ne pas comprendre" ce choix. A l'en croire, les écologistes "décident de s'allier non pas avec le PCF... mais avec le Parti de Gauche de Jean-Luc Mélenchon", s'est exclamé M. Cambadélis.

"Choix suicidaire de la division de la gauche face au FN en Nord-Picardie, et disparition de l'écologie", a déclaré de son côté sur Twitter l'écologiste parisien Denis Baupin, qui travaille avec les socialistes dans la capitale.

Le président du groupe écologiste à l'Assemblée, François de Rugy, qui avait quitté EELV fin août avec le sénateur Jean-Vincent Placé, a vu dans le vote des Nordistes et Picards "une démonstration de plus de la dérive gauchiste (d')EELV et du sens aigu de l'irresponsabilité".

Le Premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadelis à La Rochelle le 30 août 2015 [Jean-Pierre Muller / AFP/Archives]
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Le Premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadelis à La Rochelle le 30 août 2015
 

 

Quant au sénateur de l'Essonne Jean-Vincent Placé, il a dénoncé un "choix irresponsable et destructeur" dans une région "que le FN peut gagner".

La question des alliances est particulièrement sensible dans cette future grande région de six millions d'habitants que le FN pourrait gagner, au vu de ses résultats au premier tour des élections départementales de mars dernier.

"Il n'y a pas de risque FN au premier tour, il y a un risque au second tour", a argué Mme Rousseau samedi.

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