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Rebsamen : seize mois de lutte contre le chômage

Le ministre du Travail a vu 200 000 personnes supplémentaires inscrites à Pôle emploi depuis son entrée en fonction. Le ministre du Travail a vu 200 000 personnes supplémentaires inscrites à Pôle emploi depuis son entrée en fonction. [AFP / ARCHIVES / FREF DUFOUR]

Depuis qu'il est au gouvernement, François Rebsamen a fait de la lutte contre le chômage sa priorité. Seize mois pendant lesquels le ministre du Travail, démissionnaire depuis mercredi dernier, a dû assumer les mauvais résultats et se contenter de maigres victoires.

 

Au total, plus de 200 000 personnes supplémentaires ont en effet franchi la porte d’une agence Pôle emploi depuis qu'il est entré en fonction, en avril 2014. Optimiste à ses débuts, le futur ex-ministre du Travail, qui assure l'intérim jusqu'à l'annonce de son successeur, s'attend ce mercredi à un nouveau revers en la matière. Mais ce sera son dernier.

Mai 2014. Le maire de Dijon, tout juste nommé rue de Grenelle, se fixe comme objectif de passer sous la barre des 3 millions de demandeurs d'emploi sans activité, alors que la France en comptait 3,349 millions fin mars. François Rebsamen s'était alors donné comme deadline la fin du quinquennat, tout en restant prudent. "L'inversion de la courbe du chômage, c'est une expression que je n'ai pas reprise", explique-t-il sur LCI/Radio Classique.

 

Juin 2014. Le ministre du Travail annonce qu'il se refuse à commenter mensuellement les chiffres du chômage, comme le faisait son prédecesseur, Michel Sapin. Sur iTélé, il se justifie en expliquant que "ces chiffres mensuels, quand on les prend mois par mois, ils ne veulent pas dire grand-chose", ajoutant qu'il "faut les étudier sur une période assez longue". Malgré un pic atteint en mai (3,888 millions de demandeurs), le socialiste reste confiant, misant sur le pacte de responsabilité, les emplois aidés et un plan pour l'emploi des seniors.

Août 2014. Une nouvelle fois, les chiffres ne montrent ni n'annoncent pas d'embellie (3,424 millions de chômeurs). La faute à une croissance nulle. "Avec 0 % de croissance depuis le début de l'année, il ne faut pas s'attendre à ce que, malgré les politiques de l'emploi, le chômage diminue". Les mauvaises prévisions de croissances rendent d'ailleurs le ministre plutôt pessimiste.

Octobre 2014. L'échec est assumé, alors que le pays compte près de 20 000 nouvelles personnes sans activité inscrites à Pôle emploi en septembre. C'est le ministre du Travail lui-même qui l'annonce dans une interview au Parisien. "A titre personnel, devoir annoncer chaque mois une augmentation du chômage, c'est une souffrance", reconnaît-il. Cet aveu intervient après avoir demandé à Pôle emploi, sur iTélé, de "renforcer les contrôles" pour s'assurer que les chômeurs cherchent bien un emploi, quitte à sanctionner si ce n'est pas le cas.

 

 

Février 2015. Après le mauvais bilan de l'année 2014, François Rebsamen peut se féliciter de voir le chômage baisser de 0,5 % en janvier, mais seulement pour la catégorie A (sans aucune activité). Mais en comptant toutes les catégories confondues, le nombre de demandeurs a tout de même augmenté de 0,3 % sur un mois. Des résultats encourageants mais le ministre reste conscient de l'ampleur de la tâche : "il faut rester prudent et observer dans la durée les évolutions mensuelles. La lutte contre le chômage ne faiblira pas et sera poursuivie avec détermination".

 

Mars 2015. Le chômage grimpe encore une fois (12 800 nouveaux inscrits en catégorie A) mais le gouvernement se félicite de signes prometteurs. Ceux-ci sont obtenus en calculant la moyenne de l’évolution sur les deux premiers mois de l'année. "Le gouvernement mène la bataille de l'emploi sur tous les fronts et les chiffres de janvier et février sont à cet égard encourageants", assure-t-il.

 

Juin 2015. François Rebsamen pointe du doigt une activité anormale à Pôle emploi. L'organisme a en effet procédé à deux relances supplémentaires auprès des inscrits car ils n'étaient pas assez nombreux à s'actualiser. Des appels et des SMS qui ont conduit à accélération très forte des actualisations, ce qui fausse les résultats, selon le ministère. Cela "rend la donnée statistique non comparable aux mois précédents et donc non interprétable" selon François Rebsamen, alors que le nombre de demandeurs atteint le record de 3 552 200.

 

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