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L'exécutif fait sa rentrée

L'entrée du palais de l'Elysée.[Bertrand Guay/AFP]

C'est la fin de la trêve estivale pour l'exécutif qui fait sa rentrée ce mercredi en Conseil des ministres et doit gérer plusieurs dossiers sensibles, de la crise de l'élevage aux arbitrages du budget 2016 dans un contexte économique encore morose.

 

Dès mercredi, l'Elysée devra aussi s'atteler à un remaniement technique: François Rebsamen va remettre formellement au président François Hollande sa démission du ministère de l'Emploi, afin de retrouver sa ville de Dijon, dont il a été réélu maire la semaine dernière après le décès d'Alain Millot.

Parmi les successeurs possibles, plusieurs noms sont cités comme Alain Vidalies, l'actuel secrétaire d'Etat aux Transports, ou le député Jean-Marc Germain, proche de Martine Aubry. Le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll, dont le nom circule également et qui est confronté à la crise de l'élevage porcin, a fait savoir, mardi, qu'il était "pleinement investi" dans sa fonction. A ce poste, "il faut être en lien étroit avec le président et le Premier ministre. Il faut avoir la ligne directe avec eux", analyse M. Rebsamen. Son remplaçant sera connu "dans un délai court", assure l'Elysée. Son successeur aura la pression sur ses épaules, alors que maintes fois annoncée, l'embellie sur le front de l'emploi n'est toujours pas venue et que François Hollande a fait de la baisse du chômage la condition de sa candidature en 2017.

 

Priorités

C'est d'ailleurs dans ce contexte, et celui d'une croissance économique nulle au deuxième trimestre, alors qu'elle était attendue autour de 0,3%, que le gouvernement travaille à la préparation du budget 2016, le dernier en année pleine du quinquennat. Les priorités du gouvernement pour ce budget restent la sécurité et l'éducation, les aides aux entreprises et la réduction du déficit, a souligné le ministre Michel Sapin, défavorable dans l'immédiat à de nouvelles réductions d'impôt après celles concédées en cette rentrée à neuf millions de foyers fiscaux.

La discussion sur le projet de loi de finances promet d'être animée au sein de la majorité, après l'adoption fin juillet d'un rapport du Parti socialiste proposant de réorienter le pacte de responsabilité, en affectant une partie des aides prévues pour les entreprises aux ménages et aux collectivités locales.

 

Securité routière

Dans l'immédiat, le dossier le plus urgent concerne la crise de l'élevage porcin alors que deux des plus gros acheteurs Cooperl et Bigard continuent de bouder le marché du porc breton (MPB) de Plérin. M. Le Foll, qui tente de déminer la crise en recevant les acteurs à son ministère, a plusieurs réunions d'ici septembre, ainsi qu'en ligne de mire le conseil européen des ministres de l'Agriculture à Bruxelles le 7 septembre sur l'élevage, toutes productions confondues.

Autre dossier: pour la première fois depuis 2011, le gouvernement va réunir un Comité interministériel à la sécurité routière (CISR), "à la rentrée", après l'annonce de la forte hausse de la mortalité routière (+19,2% en juillet par rapport à juillet 2014) .

 

Cap sur la Cop 21

Le gouvernement continue aussi de préparer le grand rendez-vous de l'automne, la conférence internationale sur le climat (Cop 21, 30 novembre au 11 décembre), l'objectif étant de parvenir, avec les représentants de 195 pays, à un accord pour limiter à 2 degrés le réchauffement climatique. Jeudi, le chef de l'Etat reprendra d'ailleurs ses déplacements en province avec une visite en Isère et en Savoie sur le thème de la transition énergétique.

Paris entend aussi peser sur la scène européenne. François Hollande veut faire des propositions pour "un gouvernement économique européen" doté d'un "budget de la zone euro" pour être en mesure d'endiguer des crises comme celle d'Athènes. "L'objectif est un texte français à la sortie de l'été, qui sera une base de débat", selon Manuel Valls.

Enfin, à partir de septembre, la campagne pour les élections régionales de décembre va aussi battre son plein. Un scrutin à haut risque pour la majorité, face aux hauts scores donnés par les sondages au Front national et à une droite qui entend bien récupérer plusieurs régions lors de ce dernier grand rendez-vous électoral du quinquennat, moins de 18 mois avant la présidentielle de 2017.

 

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