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Vidéo : passe d'armes entre Valls et Jacob sur la crise de l'élevage

Christian Jacob a demandé le remplacement du ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll, davantage occupé selon lui par les affaires du PS que par le monde agricole.[JOEL SAGET / AFP]

Manuel Valls s'en est vivement pris mercredi à l'Assemblée au président du groupe Les Républicains, Christian Jacob, dénonçant ses prises de position sur le mouvement des éleveurs qui ne sont ni "dignes" ni "à la hauteur de la situation" et soutiennent "le populisme" et le "poujadisme".

 

Dans son interpellation du gouvernement, lors de la séance des questions d'actualité, M. Jacob, ancien syndicaliste agricole, avait qualifié d'"opération de com'", de "mascarade", de "mensonge" ou encore de "fumisterie" le plan d'urgence pour les éleveurs annoncé mercredi matin par l'exécutif.  "Ce que nous avons fait pour la Grèce, nous le devons aux paysans de France", avait aussi lancé le patron des députés LR, en demandant le remplacement du ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll, davantage occupé selon lui par les affaires du PS que par le monde agricole.

"Face à cette détresse (des éleveurs en difficulté financière), les vociférations, les mises en cause personnelles (...) ne sont pas dignes, M. Jacob, et ne sont pas à la hauteur de la situation", a répondu le Premier ministre. La séance de questions au gouvernement a été largement dominée par le sujet agricole, soulevé dans 12 questions sur 16, par l'ensemble des groupes politiques. 

"Est-ce que vous ne vous rendez pas compte, M. Jacob, qu'à travers ces propos, à travers cette attitude, à travers ce type d'attaque, ce n'est pas vous que vous aidez, vos amis qui en profiterez, mais le poujadisme, le populisme que vous êtes une nouvelle fois en train de soutenir?", a accusé M. Valls.

M. Valls a dénoncé le "mépris" de M. Jacob, et pris par la suite la défense de son ministre, dont il a salué "la mobilisation et l'engagement sans faille". 

M. Le Foll a répondu à lui seul à neuf questions au cours de cette longue séance, la dernière de cette session extraordinaire de juillet, en assurant le service après-vente du plan annoncé dans la matinée et en défendant son action au ministère de l'Agriculture depuis 2012. Alors que sur tous les bancs chaque orateur se faisait le porte-voix du monde agricole, il a rappelé avoir lui-même obtenu un BTS agricole et assuré que "si quelqu'un aurait pu devenir agriculteur, j'en suis". 

L'opposition n'ayant de cesse de monter au créneau pour critiquer son plan non "concret" ou "pérenne", le ministre a lancé: "Quand on monte au pommier, il faut avoir une échelle pour redescendre". Le chef du gouvernement a pointé le rôle joué selon lui par des décisions prises par la droite lorsqu'elle était au pouvoir dans la crise agricole et l'effondrement des cours du lait et de la viande de porc et de boeuf. "La loi de modernisation de l'économie, que vous avez portée aveuglément, nous en payons le prix aujourd'hui. La fin des quotas laitiers, que vous avez actée en 2008, nous en payons les conséquences aujourd'hui", a-t-il critiqué.

 

 

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