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Le PS se prépare pour 2017

Le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadelis.[Joel Saget / AFP/Archives]

Epilogue du congrès du PS de Poitiers, Jean-Christophe Cambadélis a composé samedi ses équipes de direction, pour mettre le parti en ordre de marche pour 2017.

 

"Nous avons maintenant tout à la fois défini l'orientation et renouvelé l'ensemble de nos instances", a déclaré le patron du PS devant la presse à l'issue d'un conseil national (parlement) à Paris, se félicitant que "s'achève le processus du congrès".

Son secrétariat national (SN, exécutif du parti) comprend 40 femmes et 38 hommes, avec une composition renouvelée, issue de la diversité et rajeunie, a-t-il fait valoir.

Près de 80 personnes, donc, contre 55 dans son équipe précédente (faite au moment du remplacement d'Harlem Désir en avril 2014), et contre 120 au SN d'Harlem Désir.

 

Un poste pour Julien Dray

Toutefois, la plupart des postes-clés reviennent aux mêmes personnes: Christophe Borgel est ainsi à la tête d'un pôle "animation, élections et vie du parti". Jean-François Lebat demeure trésorier. Restent aussi porte-parole Olivier Faure, Juliette Méadel et Corinne Narassiguin.

Jean-Marc Germain, proche de Martine Aubry, est le responsable d'un pôle "mondialisation, régulation, coopération".

Auprès du premier secrétaire, François Lamy, autre proche de Martine Aubry, est chargé des relations extérieures.

Surprise, Julien Dray, ami de François Hollande, est responsable de la construction de l"alliance populaire" avec les autres partis de gauche, les écologistes et les citoyens. "C'est un coup de pouce de Hollande", a estimé un ténor. 

Karine Berger et ses proches (motion dite "non alignée" au congrès), qui devaient initialement en faire partie, ont refusé. "La place qui leur était faite aux élections régionales n'était pas à cette étape suffisante", a concédé M. Cambadélis, qui pense que le problème se réglera dans les fédérations et leur "garde" des sièges. 

Le parlement a aussi approuvé la constitution du Bureau national, que la direction souhaite plus politique et qui se réunira désormais le lundi soir, en amont des réunions et décisions de la semaine. Le premier se tiendra le 29 juin.

En font partie des ténors tels que la maire de Lille Martine Aubry ou l'ex-ministre Frédéric Cuvillier. Les chefs de file des groupes parlementaires Bruno Le Roux et Didier Guillaume, le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll en sont membres de droit.

Y figurent aussi au titre de l'aile gauche et des "frondeurs" Christian Paul, Benoît Hamon, Marie-Noëlle Lienemann, Karine Berger, Dominique Bertinotti, Yann Galut entre autres.

 

Consensus autour de la Grèce 

Lors des débats Christian Paul a regretté que "la loi Macron (et le recours à l'article 49-3, ndlr) ait fait exploser en vol les bonnes résolutions du congrès de Poitiers", a-t-il relaté à la presse. 

"Se taire sur les questions essentielles (...) quand on est à l'épreuve des faits (...) ce n'est plus de l'habileté, c'est de l'impuissance", a-t-il déploré en faisant allusion à M. Cambadélis, raillant par ailleurs un secrétariat national "pléthorique".

Devant la presse, M. Cambadélis a estimé que le recours au 49-3 était "la réplique de celui du mois de février" et espéré pouvoir "passer à autre chose". "Je crois que nous pourrions en toute honnêteté faire descendre le désaccord de quelques degrés dans le PS".

Sa position sur le plafonnement des indemnités prud'homales de licenciement, nouvelles mesures ajoutées à la loi Macron ? M. Cambadélis est simplement critique sur la formulation: "j'ai indiqué au Premier ministre", a-t-il dit, qu'il fallait être "plus clair sur la +barémisation+, à mon avis c'est une mauvaise formulation; ça donne l'impression qu'on va niveler par le bas".

Seul consensus: la question européenne. Le PS a lancé samedi à l'unanimité un "appel solennel" au Fonds monétaire international (FMI) pour qu'il "cesse d'entraver tout compromis possible" avec la Grèce, au bord du défaut de paiement.

Autres sujets d'inquiétudes, partagés par tous: les résultats des élections au Danemark et "la montée des national-populismes" selon les termes du premier secrétaire, ainsi que la question migratoire.

La construction d'une alliance avec les autres partis de gauche, la réorganisation d'un parti qui a perdu des effectifs, les élections régionales, puis la présidentielle sont les grands chantiers qui attendent la nouvelle direction.

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