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Valls favori à gauche pour 2017

Le Premier ministre Manuel Valls à l'Assemblée nationale [Patrick Kovarik/AFP]

Les critiques n’auront pas eu raison de sa popularité. Malgré un parcours controversé au sein de sa majorité, Manuel Valls peut se targuer d’avoir réussi le pari de séduire son électorat.

 

Le Premier ministre est ainsi la personnalité préférée des sympathisants de gauche pour se présenter à la présidentielle de 2017, selon un sondage Ifop paru dimanche dans Le Journal du Dimanche.

En cas de primaire, le locataire de Matignon arriverait en effet en tête, remportant 29 % des suffrages, loin devant la maire de Lille, Martine Aubry (19 %), et l’actuel président François Hollande (18 %).

 

Quasi inconnu il y a quatre ans

Manuel Valls partait pourtant de loin. Quasi inconnu il y a quatre ans, le député-maire d’Evry était arrivé en avant dernière position lors de la primaire socialiste de 2011, avec à peine 6 % des voix. Son entrée au gouvernement en tant que ministre de l’Intérieur l’a immédiatement propulsé sur le devant de la scène. "Le poste de premier flic de France est très exposé. Il s’agit souvent d’un tremplin pour se forger la stature d’homme d’Etat", note Yves-Marie Cann, directeur en charge de l’opinion à CSA.

Manuel Valls s’en est en effet servi pour asseoir un discours ferme, notamment sur la lutte contre l’insécurité ainsi que sur le respect des principes républicains. Des valeurs chères à la gauche qu’il a de nouveau martelées après les attentats de janvier. "Manuel Valls donne l’impression d’être à la hauteur des événements", juge Yves-Marie Cann, pour qui la popularité du Premier ministre est également due à "un vide en termes d’offre politique à gauche".

En homme de terrain, le chef du gouvernement s’est encore illustré lors des récentes élections départementales, brandissant le pacte républicain pour contrer le Front national. Malgré l’échec cuisant de la gauche, "aucune responsabilité ne lui a été attribuée. Il a même gagné sa première étoile de général", commente Yves-Marie Cann. Mais c’est surtout son volontarisme et son activisme sur le terrain économique qui ont façonné le parcours du Premier ministre. Une position sociale-libérale assumée qui a bouleversé les lignes au sein de la gauche, lui attirant par là même les foudres d’une partie de sa majorité.

 

Les Français veulent des résultats

Encore une fois, Manuel Valls est resté ferme, défendant son "cap" jusqu’au bout et allant jusqu’à faire usage du 49.3 pour s’assurer de faire passer la loi Macron. Un acte d’autorité qui n’a fait qu’accentuer le mécontentement de son aile gauche, prompte à mettre en doute la crédibilité de sa ligne économique. C’est pourtant sur ce terrain que les Français attendent le Premier ministre.

Car, même s’il a réussi à affirmer son leadership, les bonnes nouvelles économiques et sociales se font attendre. Or, c’est bel et bien une embellie sur le front de l’emploi et de la croissance qui permettrait au locataire de Matignon de prouver le bien-fondé de sa politique : "Manuel Valls a besoin de ces résultats s’il souhaite  prétendre aux plus hautes responsabilités", conclut Yves-Marie Cann. 

 

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