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Yannick Moreau (UMP) : "Les salles de shoot sont un très mauvais signal"

Yannick Moreau a déposé de 44 amendements sur le projet de loi Santé. [JACQUES DEMARTHON / AFP]

Le député Yannick Moreau est l'un des principaux opposants à l'article 9 du projet de loi Santé qui prévoie la création de "salles de shoot" à titre expériemental. Il s'en explique.

 

Le projet de loi Santé présenté par Marisol Touraine est examiné depuis mardi à l'Assemblée Nationale. Plusieurs points devraient susciter de vifs débats comme la généralisation du tiers-payant, la suppression du délai de réflexion d'une semaine imposé avant une décision d'IVG définitive ou encore l'expérimentation des "centres d'accueil et d'accompagnement à la réduction des risques pour usagers de drogues", plus connus sous le nom de "salles de shoot". Yannick Moreau, député (UMP) de Vendée, est l'auteur de 44 amendements visant à empêcher ce projet.

 

 

> Pourquoi l’article 9 du projet de loi Santé vous préoccupe-t-il ?

Ce projet de salles de shoot est un très mauvais signal de banalisation de la drogue à l'attention de notre jeunesse. C'est aussi une faute contre les forces de l'ordre qui luttent contre le trafic de drogue. C'est enfin une faute à l'égard des familles durement touchées par le fléau de la drogue qui attendent de l'Etat un message de fermeté.

 

> Le projet prévoit un dispositif expérimental pour 6 ans. N’est-ce pas une bonne solution pour évaluer réellement l’efficacité du dispositif ?

En réalité, une expérimentation pour 6 ans est une légalisation qui ne dit pas son nom. Avec cet article 9, le gouvernement cherche à généraliser les « salles de shoot » dans toute la France.

 

> Vous affirmez que les salles de shoot ne sont pas une voie de guérison des malades. Sur quoi vous fondez-vous pour l’affirmer ?

Sur de nombreuses rencontres avec des intervenants du domaine médical et judiciaire et des personnes dépendantes. Maintenir les toxicomanes dans leur dépendance dans des « salles de shoot » où la consommation de drogue serait légalisée n'est ni une voie de guérison des malades ni un moyen de combattre efficacement le fléau de la drogue.

 

> Vous dites-vous même que l’Etat doit délivrer un message d’accompagnement au sevrage. De quelle manière alors, de façon très concrète ?

Le seul moyen de soigner les malades dépendant de la drogue est de les accompagner et de les entourer sur le difficile chemin du sevrage et de l'abstinence. C'est une réalité médicale objective à l'opposé de la vision hygiéniste de la ministre qui préfère gaspiller l'argent public en cachant la misère de la toxicomanie. Il existe des communautés thérapeutiques qui ont fait leur preuve, en France notamment comme l’association « Espoir du Val d’Oise ».

 

> Pourquoi les pouvoirs publics, quelle que soit la majorité, ont tant de difficultés à prendre en main le problème et se limitent essentiellement à la lutte contre les trafiquants ?

La réponse à cette question doit être globale. L’Etat doit lutter contre la drogue à tous les niveaux : trafics, accompagnement des personnes, prévention… La vérité c'est que la drogue est un fléau, un enfer que la France doit combattre de toutes ses forces

 

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