Directeur en charge de l'opinion à CSA, Yves-Marie Cann analyse les résultats du premier tour des élections départementales du 22 mars.
Une large percée du Front national était attendue mais n’a pas réellement eu lieu. Est-ce une surprise ?
Une demi-surprise car cette tendance était déjà visible lors de nos dernières enquêtes d’opinions. La possibilité de voir ce parti en tête au premier tour a pu remobiliser une partie de l’électorat en faveur des autres formations. Mais si le niveau du FN est plus bas qu’attendu, cela reste une vraie performance de sa part dans une élection locale. Il faut se souvenir que son score aux cantonales de 2011, au niveau national, était de 15 %.
La droite, elle, apparaît très bien placée pour le second tour de dimanche prochain…
L’UMP et ses alliés devraient être qualifiés dans un très grand nombre de cantons, et c’est effectivement une vague bleue qui devrait apparaître dimanche. Après deux années difficiles, consécutives à l’élection présidentielle, l’UMP et l’UDI ont su reconstituer leur socle de voix grâce à leur stratégie d’alliance. De plus, Nicolas Sarkozy a su reprendre ces derniers temps la main sur l’agenda politique.
En revanche, quel bilan peut-on tirer aujourd’hui du score de la majorité ?
La gauche, et plus particulièrement le Parti socialiste, ont été pénalisés par les divisions. La mobilisation de l’électorat socialiste a été difficile, puisque parmi les électeurs qui avaient voté pour François Hollande à la présidentielle, 46 % se sont cette fois-ci abstenus, contre 34 % pour les anciens électeurs de Nicolas Sarkozy, et 35 % pour ceux de Marine Le Pen.