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Geoffroy Didier : " La droite républicaine peut être plus offensive"

Geoffroy Didier. [LIONEL BONAVENTURE / AFP]

Il souhaite apporter des réponses à la colère qui monte. Dans son récent ouvrage, "La Fronde nationale", le jeune secrétaire national de l’UMP Geoffroy Didier incite les responsables politiques à être plus offensifs face à la montée Front national.

 

Pourquoi avoir écrit ce livre ?

Je souhaite réveiller la droite qui doit être plus combative face aux illusions portées par le FN mais qui doit aussi mieux assumer ses valeurs : l’ordre, le mérite, le patriotisme. La droite républicaine peut être plus offensive.

 

Dans quelles mesures la droite a-t-elle échoué?

Divisée, l’UMP a été inaudible et n’a pas eu de projet. C’est en train de changer avec Nicolas Sarkozy. Il ne faut pas juger moralement les Français tentés de céder aux sirènes du FN, mais les convaincre politiquement. Ce doit être projet contre projet.

 

Comment expliquer la montée du Front national ?

Une colère gronde dans ce pays. Les Français souffrent d’une crise économique, sociale, morale, identitaire, et leurs exaspérations sont légitimes. Les responsables politiques se sont souvent déconnectés des réalités. Il nous faut incarner à nouveau deux qualités trop rares : l’écoute et le courage.

 

Le vote FN est-il un vote de protestation ou d’adhésion ?

Ce sont des Français exaspérés par des responsables de gauche, mais aussi de droite, qui n’ont pas su régler les problèmes et qui en plus, aujourd’hui, voudraient les stigmatiser comme le fait Manuel Valls. Le vote FN n’est que le reflet de notre inertie. Ces Français, nous devons les respecter et leur proposer un autre chemin.

 

Vous dîtes comprendre les électeurs du Front-National. Dans quelle mesure ?

Les comprendre, c’est savoir qu’hier ils votaient François Hollande, Nicolas Sarkozy ou Jean-Luc Mélenchon. C’est les écouter, les respecter et leur proposer des solutions concrètes et opérationnelles sans promettre monts et merveilles. Vous observerez que Madame Le Pen, elle, ne cherche pas en réalité à régler les problèmes des Français et ce pour une raison simple : nos problèmes, elle en vit. Elle a fait de nos souffrances un véritable fonds de commerce.

 

Quelles réponses apportez-vous ?

Commençons par transmettre à nouveau les valeurs républicaines en établissant par exemple un service militaire et civique obligatoire pour permettre à tous les garçons et filles de France, quelles que soient leurs origines sociales, de se retrouver plusieurs mois pour apprendre à devenir des citoyens. Faisons aussi du mérite la valeur cardinale de toute politique publique, avec par exemple une solidarité concentrée sur ceux qui en ont le plus besoin et qui méritent d’être aidés mais moins d’assistanat à l’égard de ceux qui ont fait de l’argent public une rente et qui ne méritent pas, eux, d’être servis.   

 

Vous dénoncez le « front républicain ». Pourquoi ?

Le front républicain est décalé et dépassé. Les Français sont libres. Ils n’acceptent plus de se laisser dicter leur conduite par des appareils politiques et ils ont raison. Lors des dernières élections dans le Doubs où l’UMP n’était pas au second tour, je me suis prononcé en faveur du « ni-ni » car je ne me suis pas engagé à l’UMP pour faire voter PS ni FN. Mon objectif est exclusivement positif : faire triompher mes convictions et mes valeurs, celles d’une droite républicaine et offensive.

 

Que pensez-vous de la proposition de rendre le vote obligatoire?

Le vote ne doit pas être une obligation juridique mais un devoir civique. Le rendre obligatoire serait un aveu de faiblesse des responsables politiques. Nous devons convaincre, pas contraindre.

 

La Fronde nationale, éditions du moment, 14,50 euros.

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