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Hollande reçoit les frondeurs à l'Elysée

Le président de la République François Hollande. [Photo d'ilustration. AFP / Archives]

François Hollande reçoit mercredi soir des députés frondeurs pour un apéritif à l'Élysée afin de resserrer les rangs à l'approche d'élections départementales hautement périlleuses et en vue de 2017 mais au risque d'irriter les "bons élèves" de sa majorité.

 

Loin des sanctions envisagées un temps, quand les frondeurs avaient contraint le gouvernement à passer en force pour imposer la loi Macron, une dizaine d'entre eux rejoindront donc le chef de l'État dans les salons du palais présidentiel.

Et parmi eux quelques-uns des meneurs, tels Christian Paul, Laurent Baumel et l'ancien ministre congédié Benoît Hamon.

A la sortie du Conseil des ministres mercredi, Manuel Valls est allé droit vers les caméras et les photographes pour justifier cette mansuétude. Il faut "rassembler" la gauche face à "la montée particulièrement inquiétante du Front national", a-t-il dit.

"Le pays a besoin de rassemblement" et notamment "autour des candidats socialistes et radicaux de gauche" dès le premier tour des départementales, a insisté le Premier ministre.

 

Stéphane Le Foll minimise

Quant au porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll, il s'est efforcé de minimiser la portée de cet apéritif: "Le président de la République reçoit de manière régulière les députés de la majorité, à commencer par ceux du groupe socialiste".

L'exécutif, a-t-il encore fait valoir, "a des engagements vis-à-vis des Français qui nécessitent que chacun soit écouté" d'autant plus qu'il exerce ses "responsabilités dans un moment difficile".

Même son de cloche à l'Élysée où l'on relève que "des apéritifs sont organisée tous les mardis et mercredis en fin de journée avec une dizaine de députés et sénateurs depuis la fin du printemps dernier" tandis qu'un dîner réunit les principaux responsables de la majorité le mardi soir, à commencer par le Premier ministre.

L'initiative fait cependant grincer des dents au sein du groupe socialiste à l'Assemblée où certains attendent "une explication franche".

 

Construction d'un mécano

François Hollande veut-il s'assurer d'une majorité à deux ans de la présidentielle ? "Le président souhaite oeuvrer au rassemblement à l'unité de tous les Français, c'est l'esprit du 11 janvier", répond par la tangente son entourage, "il pense que c'est essentiel pour la réussite de son action".

Pour autant et "quelles que soient les personnes reçues à l'Élysée, l'idée est d'avoir des discussions très directes et libres mais en aucun cas de discuter de la ligne ou de la composition du gouvernement", assure-t-on de même source.

François Hollande lui-même l'a affirmé dans un entretien avec Challenges: il n'y aura "pas de changement, ni de ligne ni de Premier ministre" en cas de défaite du PS aux départementales.

 

"La porte (du gouvernement) reste ouverte"

Pour autant, le chef de l'État n'exclut pas un élargissement de la majorité au nom de l'"exigence impérieuse du combat contre le Front National". Cécile Duflot (EELV), qui a refusé d'intégrer le gouvernement de Manuel Valls en 2014, entraînant le départ des écologistes, "est intelligente, elle comprendra", assure-t-il.

En privé, il le répète à l'envi: "La porte (du gouvernement) reste ouverte" pour les Verts dont il "ne souhaitait pas le départ du gouvernement".

"Ce qu'il faut aujourd'hui, c'est retricoter la gauche", décrypte un proche. "Pas la peine d'essayer de rallier le parti de gauche et le PCF mais il faut ramener les écologistes et rallier les frondeurs" dans le but de "ressouder la famille socialiste avec les radicaux et d'y agréger les Verts", explique-t-il.

A propos de ces derniers, poursuit-il, "le débauchage individuel ne sert à rien, il faut trouver un accord avec Duflot", entreprise périlleuse qui exigera de François Hollande qu'il mette en oeuvre "tout son talent pour le rabibochage".

Un remaniement n'est "pas du tout la préoccupation du moment", abonde l'entourage du chef de l'État, "notre préoccupation, c'est l'action, pas la réflexion sur la construction d'un mécano".

 

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