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Sivens : Cazeneuve appelle à "l'apaisement"

Bernard Cazeneuve le 11 septembre 2013 à l'Assemblée nationale à Paris [Eric Feferberg / AFP/Archives]

Le ministre de l'Intérieur et le patron du premier syndicat agricole français ont appelé jeudi au calme face à une "situation d'extrême tension" à Sivens (Tarn), à la veille d'une réunion du Conseil général sur des solutions de remplacement au barrage controversé.

 

Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a appelé "solennellement à l'apaisement et à la responsabilité de chacun", face à ce qu'il décrit comme une "situation d'extrême tension" à Sivens, où quelques escarmouches ont opposé mercredi agriculteurs pro-barrage et zadistes.

"La France garde en mémoire les conséquences dramatiques des manifestations du mois d'octobre 2014, qui avaient conduit au décès tragique de Rémi Fraisse. Rien ne saurait justifier de nouveaux déferlements de violence susceptibles de conduire à de nouveaux drames", a ajouté le ministre dans un communiqué, en référence à la mort du jeune écologiste, tué le 26 octobre par une grenade des gendarmes.

 

Les deux camps s’accusent de violences

Mercredi, des agriculteurs pro-barrage qui maintiennent depuis samedi le blocus de la "Zone à défendre" (ZAD) instaurée en octobre 2013 à Sivens, ont pénétré sur le site du chantier de la retenue d'eau où vivent encore une quarantaine de zadistes.

Zadistes et pro-barrage se sont mutuellement accusés d'agressionsde dégradations et d'intimidations. La préfecture a cependant assuré qu'aucune "confrontation directe" n'avait eu lieu mais seulement "quelques épisodes de tension et quelques dégradations".

 

Situation calme jeudi

Jeudi, la situation était calme sur place, a constaté une journaliste de l'AFP.

Mais des renforts ont été déployés, portant à "300 environ" le nombre des gendarmes aux alentours de Sivens, selon la préfecture. "On est dans la logique de l'apaisement et du calme", a-t-on précisé de même source, démentant des informations de la presse locale sur une évacuation imminente.

   

Manifestation et contre-manifestation

"La gendarmerie nationale a positionné, en différents points d'accès au site, les forces mobiles nécessaires pour prévenir les heurts qui ont pu jusqu'alors être contenus", a précisé le ministre, affirmant sa détermination à faire respecter l'État de droit "avec la plus grande fermeté et à combattre toutes les exactions et toutes les violences".

Le premier syndicat agricole français, la FNSEA, grand défenseur du projet de retenue d'eau à Sivens, a lui aussi appelé jeudi "au calme et à la responsabilité", par la voix de son président, Xavier Beulin, qualifiant la situation d'"explosive".

 

Un débat au Conseil général à Albi

"Ce n'est pas aux agriculteurs de faire évacuer la zone mais à la puissance publique de tout mettre en œuvre si la décision est positive demain", vendredi, a déclaré à l'AFP M. Beulin, affirmant "craindre le pire" à la veille d'un débat au Conseil général à Albi sur des projets alternatifs à la retenue d'eau contestée.

Pro et anti-barrage ont annoncé des manifestations à Albi au moment des débats du Conseil général.

 

"Attitude extrémiste de la FNSEA"

Le Collectif Testet, qui regroupe des opposants à la retenue d'eau, a quant à lui dénoncé "l'attitude extrémiste de la FNSEA qui veut poursuivre un modèle agricole productiviste qui ne survit plus qu'avec les subventions publiques".

"Le Collectif Testet demande au gouvernement de faire cesser le blocus de la ZAD et les violences commises par les FDSEA/JA (Jeunes agriculteurs) contre des citoyens ayant montré la pertinence de leur combat d'intérêt général", souligne le Collectif dans un communiqué.

 

Deux solutions de remplacements

Le Conseil général du Tarn doit débattre vendredi de deux alternatives à la retenue d'eau initialement envisagée, et enterrée par la ministre de l'Écologie Ségolène Royal.

La ministre avait présenté mi-janvier deux solutions de remplacement: un Sivens "light" visant un réservoir réduit de moitié environ, soit 750.000 m3, ou un ensemble de quatre retenues plus petites, une à Sivens et trois autres non loin.

 

Aucune option ne satisfait les manifestants

Le président socialiste du Conseil général, Thierry Carcenac, a déjà fait part de sa préférence pour la première solution.

Mais aucune option ne satisfait ni les proni les anti-barrage : les écologistes demandent "de nouvelles études" pour prouver qu'il est possible d'utiliser les retenues qui existent déjà aux alentours et les pro-barrage exigent "au minimum" une retenue d'1 million de m3 environ.

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