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Hollande passe au vert

François Hollande à son arrivée à Manille (Philippines).[NOEL CELIS / AFP]

Le président s’est emparé depuis plusieurs mois de la thématique du climat, pour préparer la conférence mondiale prévue à Paris en décembre prochain.

 

Certains écologistes le reconnaissent. "Il se verdit, incontestablement", déclarait par exemple le député François de Rugy (EELV) vendredi au micro de France Info. François Hollande, en déplacement cette semaine à Manille, a ainsi montré sa volonté de "sceller une alliance" avec les Philippines pour lutter contre le réchauffement climatique.

Un moyen d’afficher, une nouvelle fois, son engagement sur la voie de l’environnement, un vert dont le président de la République a teinté son quinquennat depuis plusieurs mois.

 

"Laisser une trace" dans l’Histoire

A l’autre bout du globe, accompagné des actrices Marion Cotillard et Mélanie Laurent, il voulait s’adresser à la terre entière : "Il faut changer le monde pour sauver la planète."

De concert avec son homologue philippin, Benigno Aquino, il a donc lancé l’appel de Manille pour convaincre de parvenir à un accord "ambitieux, équitable et universel sur le climat" dans dix mois, lors de la conférence prévue en décembre à Paris. Une grand-messe écologique – les représentants de près de deux cents Etats sont attendus – que François Hollande présente comme l’événement phare de l’année. Car, espère-t-il, ce rendez-vous sera l’occasion de "laisser une trace" dans l’Histoire, après l’échec de la conférence de Copenhague, en 2009. 

Chef de guerre contre Daesh, négociateur de premier plan sur la crise ukrainienne, le président continue sa mue. Un costume qu’il a déjà endossé en septembre devant les Nations unies, et plus récemment en janvier, au Forum de Davos.

"Il dépense beaucoup d’énergie sur ce terrain car c’est un moyen d’accroître son rayon d’action à l’international, explique Philippe Moreau Chevrolet, président de MCBG Conseil et spécialiste de la communication politique. Il souhaite, grâce à la conférence de Paris, placer la France au centre du monde comme elle a pu l’être lors de la marche du 11 janvier, et affirmer ainsi sa stature présidentielle."

 

Une main tendue aux écologistes  

Passer au vert, François Hollande l’a aussi fait sur le plan national. Car si l’écologie était plus que discrète lors de la première moitié du quinquennat, elle est revenue, petit à petit, au premier plan. A la nomination au ministère du Développement durable d’un poids lourd de la gauche, Ségolène Royal, s’est ainsi ajoutée la mise sur orbite du projet de loi sur la transition énergétique, qui doit faire l’objet d’un vote solennel à l’Assemblée mardi prochain.

L’environnement est désormais abordé dans ses interventions, comme ce fut le cas la semaine dernière au Salon de l’agriculture où il rappelait aux exploitants que le climat était aussi une de leurs responsabilités. Autant de signaux qui doivent lui permettre de "raccrocher les wagons avec les écologistes, dont le départ du gouvernement a été symboliquement très fort", ajoute Philippe Moreau Chevrolet.

L’idée consiste donc, selon le spécialiste, à unifier la majorité en vue de la présidentielle de 2017. Mais aussi de pouvoir mettre "une sorte de paravent" devant les dossiers économiques du pays, contre lesquels le gouvernement semble aujourd’hui "impuissant". 

 

 

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