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Le PS boucle son conseil national

Lors d'un conseil national qui se tenait samedi à Paris, 27 "contributions générales", ont été déposées. [AFP / ARCHIVES]

Le Parti socialiste a bouclé samedi la première étape de son congrès, avec le dépôt des premiers textes, laissant désormais le champ libre aux petites manœuvres pour tenter de rallier les uns et les autres.

 

Lors d'un conseil national (parlement du parti) qui se tenait samedi à Paris, 27 "contributions générales", ont été déposées. 

Ces "pré-textes" pourront ensuite être "fondus" dans des "motions" qui elles seront rendues d'ici le 11 avril selon le calendrier retenu par le PS. C'est sur les motions que voteront les militants le 21 mai. Le premier signataire de la motion arrivée en tête deviendra le premier secrétaire du parti.

 

Contributions

27 textes, donc "un nombre assez important", a concédé le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis, qui, candidat à sa succession, présentait sa propre contribution, sur la base de laquelle il espère un rassemblement le plus large possible. 

A ce stade, 78 premiers secrétaires fédéraux (sur une centaine) soutiennent le patron du PS, qui espère faire venir à lui 70% des parlementaires. Il présentera d'ailleurs ses soutiens parlementaires mercredi.

 

Manque de lisibilité

Après les attentats et la marche du 11 janvier, "le climat dans le PS a changé" et il y a un "état d'esprit" et un "rapport de force positifs", a-t-il assuré devant la presse, alors que s'ouvre pour lui la deuxième étape, celle de la négociation avec chacun des auteurs des autres contributions.

Son texte est selon lui "équilibré", entre "soutien indéfectible au gouvernement et (...) demande d'inflexion". Il dresse un bilan contrasté de la première moitié du quinquennat, entre réussites et occasions manquées, concédant un certain "manque de lisibilité". Il soutient clairement la politique en faveur des entreprises à travers le Pacte de responsabilité et le Crédit d'impôt compétitivité emploi. Mais réclame d'aller plus loin, par exemple en ciblant les aides menant "le chantier du prélèvement à la source" de l'impôt "dès le projet de budget pour 2016".

 

Aubry avec Cambadélis ?

Tactiquement, la question principale est celle de savoir si M. Cambadélis parviendra à rallier Martine Aubry, qui s'est démarquée avec une contribution à part, dans laquelle elle en appelle à une "société bienveillante" passant par un "choc d'égalité" ou encore le respect des acquis sociaux, travail du dimanche compris.

"Je ne vois dans ce que dit Martine Aubry qui soit le prétexte à ne pas se rassembler", a-t-il déclaré. L'intéressée, lors d'une conférence de presse commune en janvier ne s'était pas engagée. "Rien n'est automatique", répète le député "frondeur" Christian Paul, qui a signé le texte avec elle.

 

Hamon sur un strapontin ?

Du côté de l'aile gauche également, y aura-t-il une motion commune ? Car chacun des deux courants, "Maintenant la gauche" (Emmanuel Maurel, Marie Noëlle Lienemann..) d'un côté et "Un monde d'avance (Benoît Hamon, Aurélie Filippetti, des proches d'Arnaud Montebourg mais pas l'ancien ministre...) de l'autre ont chacun déposé leur texte. Comme il est possible de signer plusieurs contributions, la plupart se retrouvent aussi dans le texte des "frondeurs" de "Vive la gauche". 

M. Maurel, dont la motion était arrivée deuxième au congrès de 2012 et qui avait regretté que Benoît Hamon, alors ministre, se range du côté de la motion majoritaire, n'entend pas lui laisser le leadership. "Il va dire à Hamon +tu te mets sur un strapontin, t'as pas de quoi avoir un fauteuil car tu es grillé" en participant au gouvernement Ayrault puis Valls, ironise un député. Quoi qu'il en soit, les deux se sont vus et "en discutent", a confié l'un des deux à l'AFP.

 

Les départementales décisives

Pour peser, poser des jalons ou parfois tout simplement exister, d'autres ont apporté leur texte: les "réformateurs" de l'aile droite (Gérard Collomb, Pascal Terrasse), la sensibilité "Cohérence socialiste" (Karine Berger, Valérie Rabault, Yann Galut) ou encore Juliette Méadel, l'une des porte-parole du PS.

Le résultat des élections départementales jouera pour beaucoup pour la suite: si le PS limite les dégâts "le congrès se passera tout simplement" selon un fin connaisseur du parti. Si c'est une lourde défaite, il faudra s'attendre à davantage de remous.

 

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