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Le PS entame sa "remise à flot"

Le Parti Socialiste vise les 500.000 adhérents.[AFP / ARCHIVES]

Le Parti Socialiste a voulu samedi faire peau neuve en adoptant un vaste programme de "réorganisation", Jean-Christophe Cambadélis ne voulant plus d'une formation de "happy few" mais ouverte sur la société, le PS arrêtant aussi le calendrier menant au congrès de Poitiers début juin.

 

"Le PS est un parti (...) réservé à des spécialistes et des professionnels de la politique. Nous voulons l'élargir et s'adresser à tous ceux qui sont autour de nous" et en particulier aux "800 à 900.000 sympathisants" du Parti Socialiste, a déclaré le premier secrétaire à l'issue des travaux du Conseil national, le "parlement" du parti.

"Il faut faire en sorte que nos sympathisants décident (de franchir) le pas (en adhérant). Le PS n'est pas réservé à des happy few qui connaissent les tenants et aboutissants de la vie politique", a-t-il insisté lors d'une conférence de presse.

Celui-ci a adopté le rapport du secrétaire national du PS aux élections, Christophe Borgel, sur la "réorganisation" du PS.

L'objectif de ses dirigeants est de parvenir à un parti de 500.000 adhérents d'ici 2017, Jean-Christophe Cambadélis se déclarant confiant d'y parvenir.

Le PS compte actuellement 150.000 militants, dont seulement 60.000 à 70.000 à jour de cotisation, contre 170.000 fin 2013.

"Face au constat d'un parti qui se rétracte, il s'agit de mettre en œuvre la stratégie d'un parti qui s'ouvre", souligne Christophe Borgel dans le préambule de son rapport.

Les efforts de cette "rénovation organisationnelle" porteront entre autres sur la formation politique des militants, comment les fidéliser, le renforcement des liens avec les sympathisants socialistes et ouvrir aussi le parti à la société par le biais de "forums thématiques continus, pour redevenir audible et pertinent".

Mais le PS veut également chambouler sa communication, en particulier sur le net, et entend par exemple, dès le mois prochain, diffuser chaque soir depuis un studio TV la position du parti sur un sujet d'actualité.

 

"'Remise à flot" du PS

Le Conseil national a arrêté d'autre part son calendrier menant au Congrès du 5 au 7 juin à Poitiers: dépôt des contributions le 7 février, vote des militants sur les motions le 21 mai, suivi le 28 de l'élection du premier secrétaire (les premiers signataires des deux motions arrivées en tête seront en concurrence). Le Congrès de Poitiers entérinera les résultats du scrutin.

Même si l'agenda de la réunion portait sur cette "réorganisation" du parti et le calendrier du Congrès, les questions d'actualité se sont invitées lors des débats, a-t-on appris de sources concordantes.

La loi Macron a suscité ainsi les critiques de plusieurs représentants de l'aile gauche, en particulier de l'ancien ministre de l'Education, Benoît Hamon.

"Si on veut aider nos camarades aux élections (départementales de mars), autant ne pas (la) voter", a maugréé devant la presse Emmanuel Maurel, l'un des principaux animateurs de l'aile gauche du parti.

Sur ce sujet, Jean-Christophe Cambadélis a préconisé "le compromis, arriver à la fin à une situation qui soit acceptable par tous".

Mais pour Emmanuel Maurel, vice-président du Conseil régional d'Ile-de-France (aile gauche), "quand il y a tellement de problèmes soulevés par un texte, il ne s'agit pas de l'amender, il faut le retirer".

Sur les départementales, M. Cambadélis a réitéré son appel à "une alliance entre l'ensemble des forces de gauche". Dans certains cas, "les écologistes et le PCF cherchent à faire alliance pour faire battre le PS. A ce jeu-là, nous allons nous auto-éliminer" et être exclus au 2e tour, s'est-il désolé.

Il s'est déclaré par contre persuadé que la campagne pour les départementales permettrait aux candidats socialistes de "comparer" le programme du PS avec celui de l'UMP, et qu'il ne s'agira plus d'une "campagne d'accusation du PS", comme ce fut le cas, selon lui, pour les municipales.

La "réorganisation" du PS constitue pour M. Cambadélis la deuxième étape de la "remise à flot" du parti, depuis son arrivée aux manettes rue de Solférino en avril, après l'élaboration et l'adoption d'une Charte censée définir l'identité socialiste pour les prochaines années.

 

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