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NKM, numéro 2 de l'UMP, Wauquiez, secrétaire général

Nathalie Kosciusko-Morizet "numéro deux" de l'UMP. [Miguel Medina / AFP/Archives]

Nathalie Kosciusko-Morizet, 41 ans, vice-présidente déléguée de l'UMP, et Laurent Wauquiez, 39 ans, secrétaire général, seconderont Nicolas Sarkozy à la tête du parti au terme d'une bataille acharnée en coulisse entre ces deux ambitieux quadras, opposés sur de nombreux sujets et jaloux de leurs futures prérogatives.

 

Nathalie Kosciusko-Morizet a été nommée jeudi "numéro deux" de l'UMP, au poste de vice-présidente déléguée, avec "totale liberté de parole sur tous les sujets", a indiqué son entourage jeudi à l'AFP.

Un communiqué de l'UMP précise que "les secrétaires nationaux thématiques lui seront rattachés" et qu'elle sera également "chargée de la refonte des statuts du mouvement, de la rénovation du parti, des relations avec les autres formations politiques et de la stratégie électorale".

Cette nomination est une victoire en demi-teinte pour l'ex-candidate de l'UMP à la mairie de Paris qui briguait le poste hautement stratégique de secrétaire général de l'UMP. Celui-ci a finalement été attribué à Laurent Wauquiez qui incarne l'aile droitière du mouvement, dans laquelle NKM ne se reconnaît pas.

Finalement, Sarkozy, qui n'aime rien tant que les rapports de force, aura accepté la plupart des desiderata de son ex-porte-parole de campagne en 2012, tout en réservant une place de choix à Wauquiez. Ce sera donc elle et lui, tous deux chargés de lourdes responsabilités.

Un communiqué publié jeudi en fin de matinée par l'UMP mentionne uniquement sa nomination, au poste de "vice-présidente déléguée du l'UMP, numéro deux du parti". Celle de Laurent Wauquiez comme numéro trois, au poste stratégique de secrétaire général, n'interviendra officiellement que plus tard.

Pour NKM, qui déjeunait jeudi avec Sarkozy, c'est carton plein sur presque toute la ligne. La voilà non seulement chargée de la refonte des statuts -et non Luc Chatel comme il en avait été question- mais aussi de la rénovation d'un parti que son nouveau président veut chambouler de fond en comble dans la perspective de la prochaine présidentielle.

Lui reviennent également les relations avec les autres formations politiques et la stratégie électorale. En clair, c'est elle qui négociera avec les centristes au moment où il faudra mettre en place la fameuse "primaire ouverte", quand Nicolas Sarkozy, François Fillon, Alain Juppé, Xavier Bertrand et peut-être d'autres se disputeront la place convoitée de représentant de la droite et du centre à la présidentielle de 2017.

 

Droite identitaire, droite sociétale

La fondatrice de "La France droite", son micro-parti situé selon elle "à l'avant-garde de la droite et du centre pour construire le modèle du changement que les Français espèrent", devra collaborer étroitement avec le député Thierry Solère, soutien de Bruno Le Maire, également chargé de la primaire par un Sarkozy soucieux de "rassembler" son camp.

Le député des Hauts-de-Seine a déjà indiqué qu'il rendrait début 2015 un premier "rapport d'étape" sur cette étape pré-présidentielle.

Pour couronner le tout, NKM a réussi à obtenir de Nicolas Sarkozy "la garantie et la certitude d'une totale liberté de parole sur tous les sujets, à tout moment".

Une parole libre dont la députée de l'Essonne vient à nouveau de donner un exemple, en s'opposant à une proposition de loi UMP qui voulait substituer au "principe de précaution" dans la Constitution un "principe d'innovation responsable".

C'est un "mauvais combat" et "une erreur" de s'opposer au principe de précaution, qui n'est "ni un totem ni un tabou" et qui a donné une occasion à la France de "renouer avec sa vocation universelle", a asséné l'ex-ministre de l'Ecologie.

Il y a quelques semaines, elle n'avait pas hésité à contredire publiquement Nicolas Sarkozy, lorsqu'il s'était déclaré pour l'abrogation de la loi Taubira sur le mariage homosexuel. Ce n'est "ni souhaitable ni possible", avait-elle lâché.

Selon des sources à l'UMP, Laurent Wauquiez sera en charge de secteurs tout aussi stratégiques: fédérations, élections, adhésions (Sarkozy, qui veut doubler leur nombre, a fixé l'objectif à 500.000), formation des élus. "Il aura la réalité des choix opérationnels", dit-on de mêmes sources.

En choisissant ses deux anciens ministres-là comme principaux lieutenants, l'ex-chef de l'Etat tente une sorte de synthèse entre la droite façon Wauquiez, assumée et identitaire, dans l'espoir de ramener vers l'UMP des voix séduites par le FN, et la droite façon NKM, sociétale et modérée, censée attirer au parti les voix du centre.

Avec l'espoir de la transformer en martingale gagnante pour 2017.

 

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