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Macron et Valls s'en prennent au patronat

Emmanuel Macron au Japon, en novembre 2014.[YOSHIKAZU TSUNO / AFP]

Le faible nombre d'accords de branche signés dans le cadre du pacte de responsabilité représente un "échec" pour le Medef, a estimé mardi le ministre de l'Economie Emmanuel Macron. Devant l'Assemblée nationale, Manuel Valls a dénoncé les "provocations" de certains "dirigeants du patronat", qui ne sont "pas à la hauteur" de leurs "responsabilités".

 

"Dans +pacte de responsabilité+, il y a le mot +responsabilité+. Aujourd'hui il y a très peu d'accords de branche qui sont signés. C'est un échec et aujourd'hui c'est aussi le sien", a déclaré le ministre sur Radio Classique, en référence au patron du Medef Pierre Gattaz.

"Si le dialogue social n'avance pas, il y aura un échec. Personne ne veut d'un échec, c'est pour ça que je demande au Medef de s'engager à la hauteur des enjeux et de l'effort que la nation a consenti", a ensuite précisé le ministre dans une déclaration à l'AFP.

Dans le cadre du pacte de responsabilité, chaque branche professionnelle doit engager des négociations entre syndicats et patronat pour prévoir des contreparties aux 40 milliards d'euros de baisse de prélèvements accordées aux entreprises.

"Quand la Nation, à travers le Parlement, consent et va consentir un effort de 40 milliards d'euros pour les entreprises, pour la compétitivité, pour baisser la fiscalité et pour baisser les charges, chacun doit être à la hauteur de ses responsabilités", a estimé Manuel Valls lors des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale.

 

Deux accords sur 50 branches

Seuls deux accords de branche ont été signés pour le moment, a rappelé M. Macron. Début novembre, le ministre du Travail François Rebsamen avait souligné que la moitié des 50 principales branches professionnelles n'avaient même pas encore planifié de négociations.

Le Medef organise mercredi une mobilisation contre la politique économique du gouvernement, après les manifestations de la CGPME (Confédération des petites et moyennes entreprises) lundi, à Paris et Toulouse.

Concernant le compte pénibilité, fortement décrié par les organisations patronales qui le jugent "inapplicable", M. Macron a confirmé qu'un "groupe de travail" de PME plancherait pour "rendre la pénibilité supportable pour les entreprises", lesquelles y seront représentées.

François Hollande avait annoncé le 6 novembre qu'un chef d'entreprise et un parlementaire seraient associés à la mission sur l'application du compte pénibilité, confiée en octobre à Michel de Virville, conseiller-maître à la Cour des comptes qui avait établi le mode d'emploi du compte cet été.

Cette mesure phare de la réforme des retraites, qui entrera partiellement en vigueur le 1er janvier, donne la possibilité aux salariés subissant des conditions de travail difficiles de partir plus tôt à la retraite.

 

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